dimanche 22 avril 2018

Congo, Afrique, et cette belle voix forte d’homme...

Reportage sur le Congo, grand pays au centre du continent Africain, riche de tant de minerais, et si pauvre pour les siens.
Des guerres, la pauvreté, le manque d’éducation …

On le sait, à travers le monde entier, on le sait que cela se passe comme ça, à côté de la grande richesse, la grande pauvreté, et même la mort par obésité et la mort par famine…
On le sait… savoir n’a vraiment aucun effet.

Là, voir les gens, ils parlent, racontent… descendre dans la mine… dans la rivière un couple, l’homme s’exprime en un langage clair, d’une belle voix posée.
Un dollars, voilà ce qu’ils gagnent à deux pour nourrir la famille, le jour sans travail est un jour sans manger.
Il dit ses connaissances en métallurgie, mais pas moyen d’échapper à la prospection.
Il dit ce qu'il sait qu’au delà de leur misère, on gagne beaucoup d’argent avec le minerai.
Il parle, non pour se plaindre, mais pour dire. Et sa voix pénètre la maison :
« Il faut que vous voyez, il faut que la France voit, comment nous nous vivons, voir notre souffrance.
Voir ?
Oui, voir notre souffrance. »
Il n’y a pas de colère, ni d’énervement, juste cette belle voix forte d’homme.

Plus loin la jeune fille, violée. Elle est là parmi ces sœurs, et les bébés qu’elles ont mis au monde, et les enfants orphelins de la guerre. Elle est là dans l’ombre, on devine à peine son visage, mais sa tristesse, sa détresse, si présente.

Et ces dernières images… ce jeune garçon, à genou face à cet homme. Je ne sais pas qui il est celui là, belge, peut être un responsable de la mine.
Deux sacs sont posés là, et l’homme parle rudement. Il attrape les mains de celui qui dit avoir trouvé les sacs remplis de minerai :
« Regarde comme tes mains sont sales, ce sont des mains qui ont creusé, pas des mains qui ont attrapé le poisson. »
Il insiste pesant de tout le poids des mots, les mots de celui qui sait et qui décide, "des mains qui ont creusé… des mains de voleur ! "
« Quel âge as-tu ? »
Le garçon bredouille, il a 15 ans.
« Montre tes dents ! Ce ne sont pas des dents de 15 ans ça, mais des dents de 9 ou 10 ans, voleur et menteur. Alors tu vas aller en prison, je te livre à la police. »
Et le gamin est jeté dans un camion.
L’homme blanc, dans toute son arrogance, s’adresse au journaliste, déplore le manque d’éducation… il ne perçoit rien, absolument rien de son comportement, de ses incohérences, de son manque profond d’éducation et de son manque total d'humanité.


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