mardi 1 mai 2018

Anāhata

Le rétrécissement du cœur, chakra mais aussi se sont les fibres, cela se remarque aisément : attachement et identification.
Mes enfants m'appartiennent, je suis mes enfants, ma famille, ma maison, je retiens dans ma prison tout ce que je touche, la vie est donc mon bien, et la mort me ravit tous mes biens. Je me fais plainte, je suis celui ou celle qui a tout perdu, et toujours il y en a quelques uns pour venir me plaindre, moi la pauvre créature comme si j'étais la seule, l'unique. Je glisse ainsi dans tous les processus de dépendance, les drogues, l'alcool, les médoc, mais aussi les idées qui vont avec, je suis raciste. La boucle est bouclée ! Elle l'est autant quand tout va bien, que je trône sur mon petit monde, qui risque à tout moment de s'écrouler, et je le sais, même si je parviens à l'ignorer en m'occupant avec le malheur des autres.
 
Que le cœur vienne à s'ouvrir, les larmes coulent à flots, les larmes libératrices, purificatrices, je ne suis plus rien que ce lit de larmes. Et voilà que je glisse sur ce fleuve, un chant s'élève, réconciliation, l'étranger est mon ami, avec lui je marche, je grandis. Je n'ai plus de maison, j'habite le monde. Je n'ai plus de famille, je suis le monde. On me parle, je parle, la parole enfin libérée... 
 
 


Daniel Mirante, 1977

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