mardi 3 août 2021

Des cyclones (3)... Victor

 

Il veut voir encore, le germe est-il autre ou est-il l'homme ?


Si le germe est l'homme...

Alors l'homme est l'aiguille plantée dans le dos de qui ?

D'une autre espèce ? Une autre espèce à venir, une autre espèce appartenant au passé ? Avenir et passé ne sont-ils pas liés ?


Mais lorsqu'il a vu, le présent ne faisait pas un pont entre hier et demain, lorsqu'il a vu l'instant présent jaillissait neuf, toujours neuf, il a vu mourir au passé pour qu'autre chose soit, il a vu le processus mental qui produit l'illusion de la continuité. N'est-ce pas cette illusion qui fait le mensonge ?

Il se penche, une fleur, une fleur de pissenlit, non loin, la maturité en a fait un porte germes, un coup de vent et voilà les graines qui s'envolent, s'éparpillent dans l'air, retombent au sol, bientôt...

Illusion ce temps de la transmission ?

Naître et mourir, les deux en même temps, alors il comprend, dans l'esprit humain, d'un côté naître, de l'autre mourir, sans que jamais aucun lien n'existe entre ces deux bras enlacés, un vide entre ces deux bras, un vide où se loge le mensonge d'une dualité où les termes se font la guerre.

Ainsi son oncle fait la guerre au nom de sa réussite personnelle, il fait la guerre pour que soit préserver les acquis, le bien être des siens, et que ce n'est pas gratuit cela se gagne de faire parti. Et les autres que font-ils ?

Il les a rencontré sur le chemin, ceux qui n'avaient plus d'eau, d'électricité, tous se plaignaient, ils réclamaient les miettes qu'ils se sont habitués à consommer. Eux aussi font la guerre de la vie contre la mort, durer, durer, durer encore, quel qu’en soit le prix à payer.

Lui qui était si troublé, désespéré devant l'étendu des dégâts, voit partout où se pose son regard, ni dedans, ni dehors, il voit la beauté de cette danse du vivant. Il voit naître, il voit mourir, qui ne concernent ni le passé, ni l'avenir, mais l'instant présent.


Il s'étend, il est étendu... extase, jouissance de l'être qui ne connaît plus de limite, il est ce brin d'herbe, il est l'arbre jusqu'au profond des racines, il est la montagne où dévale l'eau des ravines, une goutte d'eau, il est cette goutte, qui rejoint l'océan, transportant avec elle la terre, la feuille, et tous ces immondices, plastiques et autres affaires chimiques.

Mais la goutte, la goutte reste pure...


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