mardi 22 mai 2018

Au rythme de la respiration profonde

Marcher au pas lent
Au rythme de la respiration profonde
Parce que cela se fait, sans se préoccuper
Ni d’hier, ni de demain, ni de ce monde dehors
Ni de celui qui est là dedans.

Balancement sans effort
Où l’on rejoint la nature profonde des choses. 
 
Petit à petit, dilution, et la perception du corps
Et du paysage, et du contact au sol
Ne se fait plus que dans le souffle unifié
Respiration intérieure et une autre plus vaste...
  
 

Brésil - Désert et eau douce cristalline.

Et le chemin passait-là

Elle avait quitté les vastes plaines
Où l’homme avait construit les cités
Depuis des jours, elle gravissait la montagne
Routes, chemins, en lacets
Des jours, des mois, des années, des vies
A suivre ce tracé, larges virages
A droite, à gauche
Dans la fatigue du nez collé aux pas
Dans la découverte de si beaux paysages
Tous les temps se succédant, froid, chaud
La soif, et puis mouillée jusqu’aux os
Et puis surgissant de nulle part
L’arrêt commandé par le corps
Et autre chose, invisible présence.

Points de vue embrassant toute la vallée
Grottes profondes et fraîches
Ruines tapies, sous-bois herbeux
Retrouver dans l’instant
Le goût de l’éternité
Et chaque soir, ce repos accordé
Moments de joies paisibles offerts.


Lorsque les choses importantes approchent
Cela se sait, l’esprit devient silencieux
Et le corps en alerte
Non pas tendu
Si vivant.

Elle avait atteint un plateau
Où la marche était aisée
Quand cela surgit au loin
Un sommet culminait
Les yeux devinaient une sente
Sur le dos de la bête
Toute droite, comme une échelle
De la terre au ciel.

Elle stoppa net
Elle savait que le chemin passait là.



  BÁSICOS DE LA TOMA DE CONCIENCIA

lundi 21 mai 2018

Nuages blancs à flancs de montagne

Nous n’avions pas de maître
Et nous sommes devenus esclaves.

Crevasse en cascade de lumière
Derrière un rideau perlé
De gouttes d’eau
Pointes de cristal.

Alors nous découvrirons
Où nous étions sincères
Nus sous le soleil
Où nous ne l’étions pas.

Nous découvrirons
Que ces moments de paix
Nous étaient offerts
Adéquation
De l’objet et de son mouvement.

Nuages blancs à flancs de montagne

« Il n’y a pas de réponse
Cela se fait. »



 Coucher de soleil

Ce qui vient à manquer...

On ne lutte pas contre l’ego
Il vient à manquer
Cela fait moins de bruit
Là où il avait tant d’attentes
De peurs en vérité.

Le pas se fait silencieux...

C’est en profondeur que l’on gagne...

Cela ne se voit pas
Cela ne fait pas commerce.



Lencois Maranhenses

A travers tous les temps

Alors, elle se dit qu’elle n’avait pas assez veillé
Un court instant elle s’était absentée
L’air était si doux
Elle avait plongé dans l’onde claire
Écouté les oiseaux
Laissé le soleil caresser la peau
Et sur le chemin du retour…
Un pressentiment, puissant, terrassant
De ceux qui apportent les images
Qu’on tient loin de soi
Et qui pourtant surgissent là, avec force.

Elle le vit s’enfoncer dans les marées
Elle poussa un cri
Qu’il n’entendit pas
A terre elle tomba
Comme la vague
Qui claque la roche.

Mais déjà elle était debout
Quoi qu’il puisse arriver
Quelques soient les apparences
Elle ne ferait pas, en sa tête
En son cœur
Le non sens, le sans réponse.

Et ce n’est pas le vide
Qui répondait
Mais une présence si vaste
De si beaux paysages
Libres sauvages.
  
Sans voix elle était
Ne connaissant aucun son
Pour dire ce qu’elle voyait là.



 Martina Stipan

dimanche 20 mai 2018

Avant que la main se tende...

Comme ce couple d'amoureux
Je les vois si beaux
Une bulle voyage dans la ville
Elle traverse tous les bruits
L'agitation, les murs et les gens.

Elle laisse en chacun une trace
Qui passe inaperçue...
Tiens, en voilà un, c'est un enfant
Il sourit aux anges
Et ce vieil homme, les yeux dans le vague...

Ah, cette fleur oscille doucement.


"Avant que la main se tende, avant même l'idée qu'elle puisse le faire" 
Citation de Ron, des mots à laisser être...  


Les alizés.

Il y avait ce phénomène étrange, chaque matin à peu près à la même heure, ce coup de vent violent, soudain, qui surgissait entre les montagnes, s’emparant des bosquets et des longues branches des filaos, s’engouffrant dans la maison, claquant la porte de la chambre, celle là puisqu’elle était la seule.
Mais là, cela durait, et peut être annonçait une journée vouée au souffle des alizés.