lundi 27 juin 2022

Suspension

 

Je restais des heures, assise dans ce silence
Il semblait ne rien se passer
Et pourtant …


De ce choix en conscience

 

La conscience gagne du terrain,
La conscience s'éveille 
Elle force à effectuer un choix.

Soit je participe de la curée, de l'ignominie
Et c'est simple, très simple
Je le fais par ce que je consomme
Consommer, c'est acheter
Gagner de l'argent pour acheter.

Soit je rompe avec cette forme de participation passive
Chaque acte de consommation me rend responsable
Pleinement responsable, non pas des actes d'autrui
Mais de ceux que j'engage.






" (...) Cher Miche, tu le répètes ... moi aussi avec toi … Tuer les animaux c’est tuer des petits frères, tuer des merveilleux incarnations de douceur. Tout mal commence par ici … par des actes de cruauté gratuite. Un carnage légal qui se consomme avec la complicité de supermarchés qui sont à la portée de chacun. Offerte et demande, demande et offerte … selon la loi du marché.
Mais cet acte, c’est quoi qu’il va engendrer en nous? Si tout reste en nous comme il reste en fait … c’est quoi qu’on pose, quoi qu’on met dans son jardin sinon que des cadavres de victimes innocentes, leurs souffrances? Il n’y a rien de plus terrible que se nourrir du sang et de la douleur de l’Innocence et cette brutalité est un voile épais qui obscurcit la vision, qui tue la conscience …
Le voir c’est impératif, car sans ça rien ne peut changer. Alors, si la vision n’arrive pas, tout d’abord ce qui arrive nous troubler de plusieurs façons ce sont les "malaises" de la conscience. Puis, si la surdité persiste tôt ou tard on souffrira encore plus pour enfin comprendre: à cause d’une maladie, ou de quelque chose d’autre encore. Au début on souffre sans en savoir la cause véritable. Puis enfin un jour la souffrance demande pourquoi. Et quand on arrive à demander pourquoi de tout son être la réponse arrive tout vite. Cette réponse nous dit que tout ce qui arrive de nous en pensées, sensations, mots, actions … est cause active car productive d’effets … Le premier champ où cette activité des causes posées se manifeste est notre corps, notre esprit, notre cœur …
Prisonniers ... de corps, d’esprits, de cœurs en souffrance à cause d’eux même, de nous même … Sauf d’apprendre à choisir … choisir la Beauté … choisir l’alternative …
Alors tout parle. La pierre, l’arbre, la fleur, l’animal et la créature reconnait le Créateur … Alors rien que ne soit amour pourra plus sortir de la créature.
Si on avait le cœur (intègre) on aurait aussi la douceur des actes, des sensations, des mots, du toucher …
Pour le moment on ne fait que tuer la Beauté … La majorité vit comme ça, en semant et multipliant la douleur dans ce manque immense Sans reconnaissance … (...)"

dimanche 26 juin 2022

Au clair obscur

 

Ricochets à la surface miroir d’un grand lac
C’est encore la nuit
Au clair obscur d’une lune blême
Atmosphère si intime …

Déjà, à l’est, pointe la lumière froide
D’un nouveau jour.



La plainte

 
Elle est là, assise sur le trottoir, son chapeau en paille chouchou sur la tête, un pansement barrant son font.
Près d’elle un jeune homme qui s’empresse de la quitter me soufflant : « Ça va mal… »
Il fait presque nuit, ce n’est pas prudent de rester ici, une voiture pourrait…

Elle s’en fout, elle ne veut pas rentrer chez elle, elle s’écoule en mots plaintifs, la souffrance n’a pas de pudeur. Elle raconte ce que l’on connaît trop bien.
Avancer coûte que coûte, engranger du grain pour l’hiver, se battre comme il faut le faire, et puis profiter, profiter de ce qui est Notre vie, que ça fait chacun la sienne. Et le temps a passé, les enfants ont grandi et s’en sont allés, tout ce qui donnait sens, ne reste que le vieux compagnon qu’on ne supporte plus, alors lui reprocher ses insuffisances, tous ses manquements, jusqu’au premier, qu’on a rien oublié.
Elle est celle qui voit ce qui ne va plus, les divorces, les maladies, les accidents. Elle regrette ce temps où, la famille ça voulait dire quelque chose tous ces dimanches qui rassemblaient en grands cercles élargis où, trois voir quatre générations vivaient dans le même îlot.
Et puis là, le frère qu’est mort, brutalement comme ça, ouvrant encore plus grand la béance en elle.
 
Écouter… écoulement de tous ces mots, évoquer son dieu qui fait la pluie et le beau temps, et même quand ça arrange le malheur de quelques méchants. Mais en cet instant, il n’a aucun pouvoir, c’est évident.
 
Là voilà qui se redresse, et décide de rentrer, elle ne veut pas que je l’accompagne, sa peine lui suffit.
Dans la nuit, elle s’enfonce, l’obscurité la grignote peu à peu.


Picasso 

Cécité et impuissance

 

Parce que celle qui achète son morceau de viande bien emballé peut tout ignorer de la souffrance de l'animal qui gît-là, découpé.
Parce que cet autre ignore tout autant au moment de manger ce plat délicieux, préparé avec science et amour, peut-être. Cette forme d'amour qui cherche à combler en l'autre, à précéder même le besoin, qu'aucun manque ne puisse être ressenti. « Oh mon enfant, mon bel enfant, oh mon homme, si beau ! ».

Non, il n'y a pas que les femmes qui soient dans ce délire, les hommes aussi.
Ainsi l'affaire est bouclée, ainsi la cécité, ainsi l'impuissance qui est totale.


Margaret Clarke (1884–1961)


Anonyme Distribution des tâches et des rôles dans laquelle se dissout toute forme de responsabilité.

Tout à fait. Ce système est si lourd de conséquence que l'inconscient a mis en place le processus du bouc-émissaire. En désigner un parmi tous, Un, coupable, jugé comme tel, condamné et parfois même sanctifié.

Anonyme  Les sauveurs de l'humanité, oui.


samedi 25 juin 2022

Comme un joyau

 

Quelques perles de rosée
Sur les pétales de la rose fanée.


C'est un joyau
Aux facettes multiples
En frotter une et son éclat
La lumière voyage ainsi.




Serge Decau

Doux rêve…

 
L’amitié offre en partage, tant de mets délicats
Parfois, pure évanescence, ombre chinoise
Doux reproches d’incompréhensions
Tenues Secrètes.

Impossible de savoir ce qui se trame là
Du vent, rien que du vent
Le laisser passer, cela passe toujours
Rien ne saurait être séparé véritablement.

Chante mon bel oiseau au fond de ton bois
Même silencieux, moi, je t’entends toujours.