samedi 6 août 2022

Le bois aux loups

 
Voyage en métropole, il faisait froid et pluvieux
La plaine battait la semelle en attendant un soleil moins timide
Pourtant des bourgeons que j’ai montrés à la petite
Gorgés de sèves, sous les nuées de grêles.

Et puis retour dans cette île, comme un mirage, comme reprendre un chemin
Et ce matin, marcher vers la montagne sous un soleil chaud
Dans un ciel vacuité.

Dresser la tige, les yeux mi-clos, ceux qui ne regardent pas mais qui voient
L’éblouissante chaleur et les pieds roulent sur les cailloux
La pente se fait peu à peu dans l’effort du corps
Dans un virage, ombre légère, rafraîchissante.

S’arrêter dans ce creux, où le soleil ne viendra pas de si tôt
Là, l’ombre est profonde, humide, et le corps se repose
Les yeux s’ouvrent un peu, juste pour capter
Le jeu de lumière, de l’enchevêtrement des branches du bois aux loups.



Frédéric Lamy

Se nourrir en conscience

 

Et là encore l'évidence que c'est chacun en soi
Ce que je porte à ma bouche
En conscience ou en inconscience
Pourquoi et comment ?

Ai-je seulement la perception d'entrer alors en relation avec le monde ?
Quel monde et quelle réponse ?




vendredi 5 août 2022

Notre relation au monde

 

Notre relation au monde
Ce n'est pas quelque chose d'abstrait
Une forme fantaisiste de présenter les choses
Non.

Se nourrir, respirer...
Se nourrir
Voilà bien ce qui nous renseigne sur notre relation
Pour peu que cela soit devenu quelque chose d'abstrait.







Merci

Le temps d'une danse

 

Elle rit la garce, si belle
Elle sait le fil de la peur
Qui étire jusqu’à l’agonie.



Au temps lontan

 
Mémoire vive, glissement, le parfum, le goût
L’atmosphère des souvenirs lontans …
 
« Nos souvenirs ne sont pas fiables 
Il suffit de retourner sur les lieux pour le vérifier. »
 
Oui, dans mon souvenir cette cour était bien plus grande !
Mais j’étais encore une petite fille
Au bout de la main de mon père
Comme le monde me semblait grand !
Et pour la parcourir cette cour, plus de pas.
Elle était plus belle aussi, de vieilles pierres
Un « abandon » bien vivant
Qui n’existe plus dans cette restauration.
 
Derrière la petite fenêtre
Je te vois, je te sens, je te touche
Tu n’allumais l’électricité que la nuit venue
Et encore !
Une ampoule de 25 watts dans la suspension
Monte et baisse
Ça en faisait des discussions
Qu’ils disaient que tu t’abîmais les yeux
Que quand même, faut pas exagérer !
Toi, tu ne disais rien, tu les laissais dire.
 
Dans le vieux frigidaire qui ne fonctionnait plus
Tu rangeais les journaux qui te serviraient
A emballer les haricots fraîchement cueillis
A l’aube tu allais dans les champs
Puis sur ton vélo, dans un cageot
Tu allais les vendre au marché.
 
Plus tard, quand je venais seule te rendre visite
Le dimanche en fin d’après midi
Tu étais là, derrière une autre petite fenêtre
A lire, à coudre, et même à ne rien faire…
Tu me racontais, comme dans tes lettres
Les potins du quartier
Rien de bien intéressant, mais nos corps échangeaient
Ces informations de l’autre côté.



Franz von Defragger

jeudi 4 août 2022

De l'inexorable changement

 

La sécurité ?
En voilà une drôle d'idée, encore une qui dresse des murs.

La naissance et la mort, nous engagent dans un processus de transformation
Tout autour de nous et même ce qui tente d'y résister témoigne de ce processus.

La chenille dans son cocon, devient une bouillie, de laquelle émerge le papillon. 

Quel bel exemple de transformation !









Une nuit

 
Une nuit de longues chevauchées
Dans les parfums acres
Du crin qui deviendra poil et soie.
 
Une nuit traversée de part en part
Sans embarcation pour se faire
Pas même une coque de noix.
 
Une nuit de révélation
Intensité de la nudité sans pouvoir se cacher
Pas même une feuille de vigne pour cela.