vendredi 7 août 2015

Présence et résonance (13)

On ne sait jamais quand la pression va se relâcher, elle a encore marché dans ce pays de fermes isolées. A Gain, un homme au bord de la route. Elle lui demande pour les commerces. Il n’y en a aucun avant Longeron mais le boulanger va passer, elle attend avec lui.
Celui-là lui demande où elle va, alors il lui montre l'âne dans le pré : « Je vous le donne si vous voulez, pour le voyage ». Elle rit, le remercie. Elle achète à la camionnette le pain, un fromage et un saucisson. Une voiture est arrivée alors que le boulanger repartait, ils sont deux maintenant à la presser de questions, veulent qu’elle passe à la maison. Il est temps de filer.
Nuit au Taloux, dans un pré où le propriétaire l’autorise à monter la tente. Il apporte le seau d’eau qu’elle lui a demandé. Sa femme est passée, le petit garçon bavard, bavard, les chiens ont beaucoup braillé.

On ne sait jamais quand la pression va se relâcher, l’enfer s’est ouvert sous ses pieds, les échauffements, et maintenant des ampoules. Le cœur lourd comme une pierre, kilomètre après kilomètre, elle avance un chemin sans mur, sans ombre.
STOP !
Décision, action, elle a arrêté la première voiture qui s’est présentée. Un couple de jeunes, le sac dans le coffre, elle leur demande de l’accompagner au camping le plus proche. Ils ne posent pas de question, connaissent un camping où ils la dépose.
Plus rien à manger ! Il reste un sachet de soupe.

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