On
ne sait jamais quand la pression va se relâcher, elle a encore
marché dans ce pays de fermes isolées. A Gain, un homme au bord de
la route. Elle lui demande pour les commerces. Il n’y en a aucun
avant Longeron mais le boulanger va passer, elle attend avec lui.
Celui-là
lui demande où elle va, alors il lui montre l'âne dans le pré :
« Je vous le donne si vous voulez, pour le voyage ». Elle rit, le
remercie. Elle achète à la camionnette le pain, un fromage et un
saucisson. Une voiture est arrivée alors que le boulanger repartait,
ils sont deux maintenant à la presser de questions, veulent qu’elle
passe à la maison. Il est temps de filer.
Nuit
au Taloux, dans un pré où le propriétaire l’autorise à monter
la tente. Il apporte le seau d’eau qu’elle lui a demandé. Sa
femme est passée, le petit garçon bavard, bavard, les chiens ont
beaucoup braillé.
On
ne sait jamais quand la pression va se relâcher, l’enfer s’est
ouvert sous ses pieds, les échauffements, et maintenant des
ampoules. Le cœur lourd comme une pierre, kilomètre après
kilomètre, elle avance un chemin sans mur, sans ombre.
STOP !
Décision,
action, elle a arrêté la première voiture qui s’est présentée.
Un couple de jeunes, le sac dans le coffre, elle leur demande de
l’accompagner au camping le plus proche. Ils ne posent pas de
question, connaissent un camping où ils la dépose.
Plus
rien à manger ! Il reste un sachet de soupe.
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