Une
oreille, celle-ci est si petite. Une oreille enferme au creux de ses
reins, un fœtus toujours à naître.
A
l’abri de tous les écarts, de températures, de lumières, de
bruits, tout entier il flotte dans ce liquide qui le protège, et son
cœur au rythme des mouvements amortis.
Cette
oreille, où tu chuchotes doucement, s’harmonise peu à peu au
chant de l’univers en ses mystères. Oser cette traversée pour
atteindre l’autre rive qui n’est pas.
Avant
que de laisser descendre les informations au fond de l’eustache,
l'embryon retient, palpe de ses yeux aveugles, suce chaque mot,
question de résonance, question d’équilibre. Rien ne doit
pénétrer ces profondeurs, qui pourrait mettre en danger l’intimité,
celle qui échappe au regard, celle qui se cache pour exister.
Puis
s’élève un flux, le tympan vibre au jeu des notes, au
vide entre chaque son, au souffle …
L’attente
faite en tant de solitudes s’habille de perles joyeuses.
L'oreille interne est naturellement sélective: elle résiste au parasitage mais il n'y a pas pire sourd que celui qui ne VEUT pas entendre...Le parasitage c'est de la surdité volontaire accumulée...
RépondreSupprimerLa volonté du penseur qui se prend pour une entité séparée n'est pas si puissante que cela. Le corps ne devient jamais sourd, seulement l'esprit du penseur est sourd à l'intelligence du corps, comme l'homme est sourd à l'intelligence de la nature.
SupprimerLa volonté du penseur est un épiphénomène, cause de beaucoup de confusions et non pas de choix, il n'y a personne pour pouvoir : "je veux"