Autre
manière …
Lancer
des fils, ils traversent le connu
Tissent
une toile.
Légère
et lumineuse
Au
murmure du vent
Invisible,
elle chante
Autre
manière …
Lancer
des fils, ils traversent le connu
Tissent
une toile.
Légère
et lumineuse
Au
murmure du vent
Invisible,
elle chante
Et c'est bien dans
cette tension
Entre dire et taire
Nommer et ne pas le
faire
Que le mariage
s'accomplit.
Il y a toujours eu la
difficulté des mots
L'enfant avait eu tant
de mal à parler correctement
Ce n'est pas qu'elle
ne s'exprimait pas
Elle le faisait en une
langue méconnue de tous.
Et puis découvrir que
quoi qu'il en soit
Malgré l'apparence
d'un code commun
Les mots ne
s'entendent pas
Chacun en ayant sa
propre définition.
Et même qu'au-delà
des mots
C'est chacun en soi,
chacun pour soi
Sans réelle
communication
Celle que l'enfant
cherchait sans jamais trouver.
Et voilà qu' elle a
rencontré le souffleur de mots
Dans son corps athanor
Ils prennent forme
Leur souffle d'au-delà
du voile.
Les entendre dans leur
haut niveau vibratoire
Ne fait pas savoir en
parler
Peut être même que
cela est impossible
Et dans le silence, se
faire reproche.
Alors, descendre plus
profond
Laisser agir, être le
témoin qui s'efface
Revient avec une
poignée de sable fin
Chaque grain qui
glisse de la main
Délivre son message
de lumière.
Ce qui est
solide, indestructible
Ce qui est si
fragile, toujours entrain de mourir
Ce qui est, qui
ne ne cesse de naître.
En
dehors de ce cercle
Le
cercle du connu
Rien
n'existe pour le plus grand nombre.
Chaque
jour en parcourir la circonférence
En
vérifier l'imperméabilité
Que
rien de l'inconnu puisse franchir.
Cercles,
familial, amical, des admis à entrer
Parfois
pour un temps mesuré, à des conditions
Bien
définies.
Certains
parviennent à oublier
Qu'au-delà
de ce cercle par eux décidé
L'inconnu
sans fin, ni commencement.
Il
n'y a que la mort physique, pour les confronter
Ou
encore l'usure de leur corps et de l'esprit
A
force d'effort pour maintenir l'illusion de ce cercle.
Plus
ils sont vieux, plus ils se ratatinent
Blottis dans un coin, là où ils pensent être hors d'atteinte
Toujours
plus près, en vérité...
Les mots peuvent
broder
Ils vont ça si bien
Arranger le décorum
Que la vie soit moins,
moins...
Et du coup elle est
moins.
Pourtant le mot en lui
Toute la puissance du
sens
Rencontre.
Dans mon corps, ce qui
est perçu
Comme ma chair, ma
sensation
Ma perception avant
d'être compréhension
Tu Es.
Si singulier
Sans confusion.
Un avant
Et cela ne fait pas un
après.
Cette
exigence qui fait l'intolérance
Lorsqu'elle
prétend s'imposer à autrui.
On
ne peut rien contre la bêtise humaine
Elle
est chevillée par un si grand sentiment de supériorité
Qui
est ce qui la différencie de l'ignorance.
Un jour il s'est passé
quelque chose
Plus marquant que les
autres fois
Où cela s'était
laissé entendre.
Nous avons appelé
cela la musique du monde
C'était si improbable
Qu'aussitôt la peur
que cela cesse
Et la peur ne manquait
pas de séparer
Encore, et ne plus
percevoir.
Pourtant, c'est la
peur qui a fini par quitter
Et le chant s'imposer
Tous les sens
concernés
Et
d'autres sens s'éveiller
A
cette relation.
« C'est ton esprit qui fait cela »
Oui, oui, c'est bien
lui
Qui chante ainsi
En ondes vibratoires
Rejoignant d'autres
ondes
Dans le grand océan.
C'est si beau, tu es
là et j'y suis aussi
De toute éternité
C'est à peine si nous
sommes nés
Morts un nombre
incroyable de fois.
Tu es si beau dans
cette transparence
Où rien ne se retient
Tout se donne dans ce
partage.
Je connais toutes les
ruses
Non que j'en tienne un
catalogue
Encore qu'avec mon
grand âge...
Et je me souviens si
bien d'avoir été
Une femelle ourse,
solitaire, dévouée, intraitable
Je hume encore par ses
narines les parfums de ma montagne
En moi, sa force
sauvage.
Je me souviens
de mon peuple nomade
En leurs pas libres
sur cette terre
Leurs chants, leurs
danses sous les étoiles.
Je me souviens d'un
lieu qui n'est pas définissable
Êtres de lumière si
beaux tout communicant
Ondes de couleurs
vivantes...
Je connais toutes les
ruses
Voir les fils qui
sont tirés
Utiliser l'autre comme
une marionnette
Un pas ici, un pas là,
un pas droit
Un pas de travers,
etc.
Il m'a fallu beaucoup
de temps pour ne pas en vouloir
Ne pas être triste de
cela.
Voir la nécessité de
l'apprentissage
Avant que
s'accomplisse le grand lâcher prise
Le saut dans le vide
qui est toute énergie.
Longtemps qui n'est
pas
Longtemps,
Mais le temps
n’est pas
Je t’ai
attendu
J’ai pleuré,
imploré
Tu ne venais
pas.
Et pourtant tu étais
si près
J’ai failli
t’étouffer.
Et puis, je n’ai
plus attendu
Dans une grande
fatigue
Me suis allongée-là
Sans plus rien en moi.
J’ai ouvert les yeux
Tu étais là.