mardi 13 janvier 2015

L’accaparement des morts

Je me souviens quand tu es mort
Ta sœur qui t'a fait enterré à l'église
Alors que tu exécrais cette pantomime de la religion.

Action de récupération de celui qui n'est plus
Acte d'effacer ce que l'autre était
Acte d'oublier ce qui est en lui dérangeait.

Voilà bien quelque chose que je ne supporte pas
Comme je ne supporte pas cette main mise sur les tous petits
Sans aucun respect ni pour leur corps, ni pour leur esprit
Et c'est au nom de l'amour : oh comme je t'aime !
Comme je ne supporte pas l'accaparement des terres
Par les uns, par les autres.

Il y a autour et c'est dedans chaque être vivant et la terre est vivante
Une enveloppe, un halo, une énergie particulière
Qu'alors je sens au plus profond violée
Tuer l'autre est le viol le plus absolu
Et ceux qui s'approprient ce qu'on appelle la mémoire, le souvenir
De "nos chers disparus", congratulations et autres manifestations émotionnelles
En cette occasion
Les tuent une deuxième fois !

C'est dans mon corps que je sens cela, et c'est bien ma bouche
Qui le dit.

2 commentaires:

  1. Ha ça ! c'est détestable au plus haut point, cette récupération de la personne ... en faire "ma chose" !

    RépondreSupprimer

Merci de vos commentaires