vendredi 27 mars 2015

De plain-pied

De plain-pied, c'est déjà traverser ce qu'il y a de plus dense, l'ombre dans sa forme absolument opaque, impossible de confondre cela avec la lumière noire si lumineuse, si profonde.
C'est le monde de la plainte, des larmes, des cris, des regrets. Que pleurent-ils ?
Leurs morts, et c'est toujours et uniquement les leurs, que ceux du voisin, que ceux du cousin ils ne les pleurent jamais. "Ah que la vie est cruelle, quel non-sens que de naître pour mourir !"
Il y en a qui en font des tonnes, c'est grotesque ! Mais il y en d'autres, semblant c'est pas exprès qui donnent envie de s'arrêter, envie de leur parler et de leur confier le grand secret du vivant qui est naître et mourir. Un instant, ils semblent comprendre, et l'instant d'après ils se retournent. Un autre vous aura entendu, et se met à crier : « Il ne faut pas trop donner à rêver, il ne faut pas donner de faux espoirs ». Et l'on aura beau dire qu'il ne s'agit pas d'espoir, que l'espoir est l'autre face du désespoir et que ces deux-là se tirent la langue, la colère gronde, se propage, il est temps de quitter cette salle. On reviendra une autre fois, il faut comprendre ce qui se passe-là.


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