De
plain-pied, c'est déjà traverser ce qu'il y a de plus dense,
l'ombre dans sa forme absolument opaque, impossible de confondre cela
avec la lumière noire si lumineuse, si profonde.
C'est
le monde de la plainte, des larmes, des cris, des regrets. Que
pleurent-ils ?
Leurs
morts, et c'est toujours et uniquement les leurs, que ceux du voisin,
que ceux du cousin ils ne les pleurent jamais. "Ah que la vie est
cruelle, quel non-sens que de naître pour mourir !"
Il
y en a qui en font des tonnes, c'est grotesque ! Mais il y en
d'autres, semblant c'est pas exprès qui donnent envie de s'arrêter,
envie de leur parler et de leur confier le grand secret du vivant qui
est naître et mourir. Un instant, ils semblent comprendre, et
l'instant d'après ils se retournent. Un autre vous aura entendu, et
se met à crier : « Il ne faut pas trop donner à rêver,
il ne faut pas donner de faux espoirs ». Et l'on aura beau dire
qu'il ne s'agit pas d'espoir, que l'espoir est l'autre face du
désespoir et que ces deux-là se tirent la langue, la colère
gronde, se propage, il est temps de quitter cette salle. On reviendra
une autre fois, il faut comprendre ce qui se passe-là.
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