vendredi 15 mai 2015

Ces gens-là

Les gens ne comprennent pas cette relation que j'ai avec les animaux, qui est aussi celle que les animaux ont avec moi. Tiens même le criquet sur sa branche, nous avons communiqué. Nous nous parlons vraiment.
Dans mon langage d'humain je ne me lasse pas de présenter à ces gens si éminemment importants, combien le problème est d'importance. La tête de ceux-là quand j'ai dit que je voulais acheter des œufs de poules qui ne seraient pas enfermées dans des cages. Déjà on leur pique leurs œufs, on en a fait des pondeuses à vie, maintenant les batteries et les cages, et les poussins triés par les machines, le bec brisé, broyés tout vivant, tout petit, ce sont des bébés !
Et le veau, et le cochon de lait, et le cochon enfermé dans ce caboin exigu qu'on engraisse, que l'on tire au petit matin, qu'on égorge vivant ! Etc. etc. etc.
Alors quand on me dit avec cet air un peu méprisant, comme quoi je ne serai pas tout à fait normale, quand on me dit avec beaucoup de suffisance : « Toi, finalement tu aimes mieux les animaux que les hommes ! ». Je réponds qu'au rythme où vont les choses, ils seront bientôt dans la peau de ce cochon tiré de son lit au petit matin. 

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