Les
gens ne comprennent pas cette relation que j'ai avec les animaux, qui
est aussi celle que les animaux ont avec moi. Tiens même le criquet
sur sa branche, nous avons communiqué. Nous nous parlons vraiment.
Dans
mon langage d'humain je ne me lasse pas de présenter à ces gens si
éminemment importants, combien le problème est d'importance. La
tête de ceux-là quand j'ai dit que je voulais acheter des œufs de
poules qui ne seraient pas enfermées dans des cages. Déjà on leur
pique leurs œufs, on en a fait des pondeuses à vie, maintenant les
batteries et les cages, et les poussins triés par les machines, le
bec brisé, broyés tout vivant, tout petit, ce sont des bébés !
Et
le veau, et le cochon de lait, et le cochon enfermé dans ce caboin
exigu qu'on engraisse, que l'on tire au petit matin, qu'on égorge
vivant ! Etc. etc. etc.
Alors
quand on me dit avec cet air un peu méprisant, comme quoi je ne
serai pas tout à fait normale, quand on me dit avec beaucoup de
suffisance : « Toi, finalement tu aimes mieux les animaux
que les hommes ! ». Je réponds qu'au rythme où vont les
choses, ils seront bientôt dans la peau de ce cochon tiré de son
lit au petit matin.
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