Ni
l'un, ni l'autre, ni les deux à la fois
Une
image revient, nette, claire
De
couleurs et de lumières
Une
image jamais la même et pourtant...
C'est
toujours une fille aux longs cheveux
Qui
libère sa coiffure
Brune,
rousse, blonde, blanche
Cela
change
Et
ses longs cheveux en sa tête renversée
Touchent
l'eau
La
forme se fond
Il
n'y a plus que l'onde
En des fils entre-lacés
Perception
Sans
limitation...
RépondreSupprimerJe fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine / Poèmes saturniens
Ni l'un, ni l'autre, ni les deux à la fois...
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