lundi 8 décembre 2014

Au coeur de la matière

Ni l'un, ni l'autre, ni les deux à la fois
Une image revient, nette, claire
De couleurs et de lumières
Une image jamais la même et pourtant...
C'est toujours une fille aux longs cheveux
Qui libère sa coiffure
Brune, rousse, blonde, blanche
Cela change
Et ses longs cheveux en sa tête renversée
Touchent l'eau
La forme se fond
Il n'y a plus que l'onde
En des fils entre-lacés
Perception
Sans limitation...


2 commentaires:



  1. Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
    Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon coeur transparent
    Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
    Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
    Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
    Comme ceux des aimés que la vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

    Paul Verlaine / Poèmes saturniens

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  2. Ni l'un, ni l'autre, ni les deux à la fois...

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