lundi 8 décembre 2014

"Mémoire du silence"

Tu étais parti
Toi qui avait eu peur que j'abandonne
Au bout d'une longue errance
Se fut un soulagement
De ma mémoire, celle de mon corps en ton attente
Tu t'es effacé, comme si tu n'avais jamais existé.

Même ce jour où de nulle part tu as surgi
Un jour rien qu'un jour où tu te rappelais à mon souvenir
Je ne t'ai pas reconnu, je ne t'aimais plus.

Le téléphone a sonné, elle a dit que tu étais mort
Insensé !
Un trou dans le filet du temps
Tu étais là dans ton grand pardessus en faux daim
Tu étais là dans l'escalier à m'attendre
Tu étais tellement inquiet
Et je t'aimais plus que tout au monde
Tu étais ma chair, mon sang
Et l'autre qui me disait que tu étais mort...

Elle se trompait, nous étions morts tous les deux, enlacés.


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