De la condition

 

Être femme

Être née femme

Mariée ou prostituée

Un corps à prendre, à donner, à déhancher

C'est la vérité

Publique ou privée

Dans la lumière ou dans l'ombre

Femme

Fidèle ou révoltée.

Avoir été désignée comme une proie.

Déjà ici

Des grandes plaines ourlées

Ainsi donc ils n'ont fait que nous mentir

Pour s'assurer la suprématie

Patriarcat !

Ils nous ont mentis, dressés

Les uns contre les autres

Femelles et marmailles dans le même panier

Mais que s'est-il passé ?

Ils sont venus

Les puissants guerriers

Noirs sanglés

La nuit toujours

Semant la terreur

Nous reste la peur

De l'obscurité.

Au petit matin

Dans les ruines fumantes

Les corps calcinés

Femmes, enfants

Les hommes rendus

Esclaves

Dressés, domestiqués.

Déjà publié ici 

Démocratie ?

 

Oyez, oyez braves gens !
Voyez !
Les violences policières
Autorisées, justifiées
Légales.

Il fut un temps où le père tout puissant
Avait le droit de correction sur ses enfants
Sur sa femme tout pareillement
Le gouvernement nous prend-il pour des enfants ?

Ces beaux messieurs, nos pères et nos maris ?
Il fut un temps où le seigneur
Sur ses ouailles droit de vie et de mort...

Impossible de confondre

Savoir, marié à la méthode
Fait le penseur se sentir  maître
De ses propres compétences.

Il n'en peut plus de certitudes
Sa raison ne cesse de lui dire : oui, c'est juste
Tu as raison !

Ce juste ne résonne en rien juste
Il n'est qu'auto-satisfaction, tout rétrécit à sa mesure
Mais notre penseur en tire un fort sentiment de sécurité.

Il avance tranquille avec son masque d'homme droit

On l'écoute, on lui demande conseil

Il est généreux et dirige de main de maître.

Main douce ou sévère

Soufflet à l'occasion

Patriarcat !

Tellement "autre" celui qui se marie à la femme en lui

A l'enfant, à la blessure

A la conscience de sa finitude en l'in-finitude.

Tellement autre et rare

Cette alchimie en l'être aux parfums

Inconnus, vents aux portes du désert.

Verts des profondeurs

Bleus transcendés par l'éclat d'un blanc si pur

D'où jaillit la lumière noire.

Si belle, lumière noire... 

Déjà publié ici

DanielDociu

Du mensonge, du patriarcat

Ils avaient régné en maîtres

Rien ne semblait pouvoir leur résister

Et dans un premier temps rien ne leur résista.

Ils eurent femmes et enfants

Construisirent des villes et des usines

La terre tout entière leur appartenait

Ils régnaient quoi.

Les mythes servaient à assurer aux mâles la primauté

Ce n'était plus les femmes qui faisaient les enfants

La mère n'était que le terreau plus ou moins fertile 

Dans lequel papa mettait sa graine.

Quand les femelles ne furent plus sidérées

Qu'elles comprirent que la graine est leur activité

Qu'elles virent que l'homme ne met dans cette entreprise

Qu'un tout petit bout d'ADN, trois fois rien.

Que dans la nature nombre d'entre elles se passent des mâles

Ces parasites ayant grandi, pris toute la place

Celle du mensonge qui organisa le patriarcat

Elles sortirent des cités, avec les enfants bien sûr.

Au nom du père, du fils et ...

Ils ont mis le paquet

Et encore l'ont bien ficelé

Le paquet

Qu'aucun ne s'échappe

Et puisqu'il est question

De senti-ment.

Surtout ne pas mourir

Rester dans cette condition, encore et encore

A n'importe quel prix, y compris celui de la souffrance

Celui de la dépravation, celui de la justification.

Qui veut cela ?

Le fils, le père, le saint-esprit.