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Dis pourquoi ils vendent toutes ces armes, si c'est pas pour faire la
guerre ?
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Je suis bien d'accord avec toi, mais quelqu'un d'autre te dirait
qu'il faut se défendre et pour se défendre il faut être prêt. Si
tu le laisses parler, il finira par te raconter et là tu verras
qu'il ne fait pas que se défendre, il se dresse et ne cesse
d'attaquer. Mais ne faisons-nous pas de même ? Cet agacement
que celui-là ne va pas assez vite, qu'il pense de travers ?
Qu'est-ce que c'est ? C'est le germe, le germe de la guerre. Je
ne dis pas que c'est pas bien, que c'est pas juste, cela est.
On
ne se force pas à changer cela, même en soi. Quand on le fait, on
croit gagner, et c'est encore le germe, de la guerre. Si rien d'autre
que ma volonté agit, c'est la guerre.
Cette
autre chose... ce n'est pas ce dieu dans sa très grande volonté qui
commande obéissance. Pour ce dieu ils font la guerre. Preuve
manifeste que ce n'est encore que leur volonté.
Autre
chose... dans le silence de la solitude, quand tu oses être seul
dans cette relation au monde, que tout ton corps se fait écoute,
parfois cela se manifeste. Parfois, parce que cela ne dépend pas de
ta volonté. Ce n'est pas extérieur, ni à l'intérieur, cela est de
toi et te dépasse et t'englobe. C'est au plus profond et la
profondeur n'est ni de l'extérieur, ni de l’intérieur, dans une
détente du corps et de l'esprit, si vaste, en travail toujours...
Il
n'est pas d'autre choix, enfin pour moi, que d'aller ce chemin, qui
n'est ni de se laisser aller, ni de se laisser faire, ni d'en
décider, ni de chercher la perfection, ce chemin non tracé sur
lequel toi seul peut aller.
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Mais alors tu es toujours seule ?
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Non, c'est ça qui est extraordinaire, sur ce chemin tu vas seul mais
tu n'es pas dans ce sentiment d'isolement qui entraîne à
s'accrocher à ceci, à cela. Cela t'habite, tu es cela qui bruisse
et murmure partout, en tout. Et là encore ce "partout et en
tout", n'offre aucune sécurité dans le sens de la continuité.
Aussitôt que tu tires le fil de la continuité, tu t'éloignes, tu
tournes le dos, tu t'agaces, tu es en guerre.
Laisse
tomber tous ces mots, va sans crainte, je serai sûrement là, à
chaque fois que tu auras vraiment besoin, il suffira que tout ton
être soit dans cette écoute.
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