jeudi 3 décembre 2015

Le vivant

Te souviens-tu le coup du piège ?
Il y avait les jeunes neveux qui marchaient devant
Tu allais derrière eux, je fermais la marche
Où allions-nous ainsi dans ce terrain broussailleux ?
Je ne sais plus... un vestige que l'un de vous voulait montrer aux autres
Je fermais la marche, et j'ai mis le pied dans un piège
Pas de blessure, mais déjà tu revenais vers moi me disant :
« Ma pauvre grande quand il y a un piège, c'est toujours pour toi. »
Et encore me faisant remarquer que tous étaient passés là et...
J'avais aimé mi-figue, mi-raisin
J'y ai repensé parfois et un jour j'ai compris que
Oui, il en faut un qui désamorce pour les autres
Un qui tombe, et qui se ramasse encore et encore.

Hé bien vois-tu, ce matin à l'heure précise où tu es parti
Au bout de ces longues semaines de souffrance
Là-bas, bien loin d'ici
Je marchais dans St Pierre, le téléphone sonne
Je le cherche dans le sac, un trou dans le trottoir
Et patatras les quatre fers en l'air
Juste eu le temps de voir l'heure sur le cadran, 11 h
Huit heures à Chartres, ton dernier souffle.

Quoi qu'on en dise
Mourir, c'est naître
Ce n'est pas que je veuille y croire
Il n'y a rien à consoler.


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