vendredi 25 novembre 2016

Sur ton fil...

Celui qui pénètre le mystère du vivant
Sans épingler plus que nécessaire
Ah les jolis papillons sur la planchette !
Histoire de décrire un réel
Celui-ci marche sur un fil
Je le vois...


2 commentaires:

  1. Merci
    Quand le fil de ma vie...
    Marceline DESBORDES-VALMORE

    Quand le fil de ma vie (hélas, il tient à peine ! )
    Tombera du fuseau qui le retient encor ;
    Quand ton nom, mêlé dans mon sort,
    Ne se nourrira plus de ma mourante haleine ;
    Quand une main fidèle aura senti ma main
    Se refroidir sans lui répondre ;
    Quand mon dernier espoir, qu'un souffle va confondre,
    Ne trouvera plus ton chemin ;
    Prends mon deuil : un pavot, une feuille d'absinthe,
    Quelques lilas d'avril, dont j'aimai tant la fleur !
    Durant tout un printemps qu'ils sèchent sur ton cœur ;
    Je t'en prie : un printemps ! cette espérance est sainte !
    J'ai souffert, et jamais d'importunes clameurs
    N'ont rappelé vers moi ton amitié distraite ;
    Va ! j'en veux à la mort qui sera moins discrète,
    Et je ne serai plus quand tu liras : " Je meurs. "

    Porte en mon souvenir un parfum de tendresse ;
    Si tout ne meurt en moi, j'irai le respirer.
    Sur l'arbre, où la colombe a caché son ivresse,
    Une feuille, au printemps, suffit pour l'attirer.

    S'ils viennent demander pourquoi ta fantaisie
    De cette couleur sombre attriste un temps d'amour ;
    Dis que c'est par amour que ton coeur l'a choisie ;
    Dis-leur qu'Amour est triste, ou le devient un jour ;
    Que c'est un voeu d'enfance, une amitié première ;
    Oh ! dis-le sans froideur, car je t'écouterai !
    Invente un doux symbole où je me cacherai :
    Cette ruse entre nous encor.. c'est la dernière.

    Dis qu'un jour, dont l'aurore avait eu bien des pleurs,
    Tu trouvas sans défense une abeille endormie ;
    Qu'elle se laissa prendre et devint ton amie ;
    Qu'elle oublia sa route à te chercher des fleurs.
    Dis qu'elle oublia tout sur tes pas égarée,
    Contente de brûler dans l'air choisi par toi.
    Sous cette ressemblance avec pudeur livrée,
    Dis-leur, si tu le peux, ton empire sur moi.

    Dis que l'ayant blessée, innocemment peut-être,
    Pour te suivre elle fit des efforts superflus ;
    Et qu'un soir accourant, sûr de la voir paraître,
    Au milieu des parfums, tu ne la trouvas plus ;
    Que ta voix, tendre alors, ne fut pas entendue ;
    Que tu sentis sa trame arrachée à tes jours ;
    Que tu pleuras sans honte une abeille perdue ;
    Car ce qui nous aima nous le pleurons toujours !

    Qu'avant de renouer ta vie à d'autres chaînes,
    Tu détachas du sol où j'avais dû mourir
    Ces fleurs ; et qu'à travers les plus brillantes scènes,
    De ton abeille encor le deuil vient t'attendrir.

    Ils riront : que t'importe ! Ah ! sans mélancolie,
    Reverras-tu des fleurs retourner la saison ?
    Leur miel, pour toi si doux, me devint un poison
    Quand tu ne l'aimas plus il fit mal à ma vie.

    Enfin, l'été s'incline, et tout va pâlissant :
    Je n'ai plus devant moi qu'un rayon solitaire,
    Beau comme un soleil pur, sur un front innocent
    Là-bas... c'est ton regard ! il retient à la terre !

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