Aslak conduit son troupeau de rennes au fil des saisons, il est souvent absent. Sa femme, Pirita, se sent seule et va consulter un devin qui lui prédit qu'à l'approche de l'hiver, elle deviendra sorcière. La peur et le désir accompagnent sa conversion. Pirita mène une double vie entre les ténèbres et la lumière, femme le jour, animal maléfique la nuit... "Le Renne blanc" est le premier film fantastique de l'histoire du cinéma finlandais. Il se déroule dans l'univers de la sorcellerie ancestrale des Lapons. L'argument est tiré de la vieille légende de la captivante créature qui se transforme en renne "couleur de lune" pour attirer à l'écart les jeunes chasseurs et les faire mourir. Un des grands classiques finlandais. Prix international du film légendaire, Cannes 1953, Golden Globe meilleur film étranger, 1957
Le Renne Blanc rappelle parfois d’autres magies, d’autres sorcelleries, d’autres cérémonies incantatoires, d’essence chamanique. On pense parfois au paganisme qui émane des contes japonais, et dans leur adaptation cinématographique, des Contes de La lune Vague après la pluie de Mizoguchi ou à Kwaidan de Kobayashi en passant par Princesse Mononoke et sa vieille sorcière voyante, lisant le destin dans les osselets. « Authenticité », tel est peut-être le mot qui serait le plus à même de définir l’intérêt de cette œuvre qui procure la sensation inédite de l’ailleurs, tout en incitant à la relier à d’autres légendes, d’autres mythologies. On se souviendra par exemple de la manière dont Alexandre Ptuchko s’attaquait au merveilleux naïf russe avec cette narration propre au conte. Le Renne blanc appartient plus particulièrement à la veine du bestiaire fantastique qui frappe à travers le monde les héroïnes du sceau de la dualité, en les contraignant à cacher leur lourd secret à leurs conjoints lorsqu’elles se transforment la nuit en grue blanche, en poisson, en louve ou en blanche biche. Il s’agit donc ici d’une jeune femme victime d’une malédiction, condamnée à se métamorphoser en renne blanc et en créature vampire chaque nuit et à se repaître du sang des hommes jusqu’à ce qu’elle puisse enfin trouver la libération. En guise de scène d’exposition une chanson traditionnelle sami sur des images muettes vient psalmodier le triste sort de l’héroïne dès sa naissance, avant que les personnages ne fassent véritablement leur entrée, répondant plus à des types qu’à des constructions psychologiques réalistes, illustrant ainsi la symbolique du destin. Le Renne blanc adopte la mécanique classique du conte, avec ses étapes essentielles – Rencontre, mariage, vie du couple – puis la gradation et la répétition, de la découverte du Mal avec la rencontre du chamane jusqu’aux nuits de métamorphose qui s’enchainent avant que le village ne soit inquiété.
Merci Mala j'ai lu toutes ces notes avec intérêt, te remerciant. Aussi, cela m'a donné envie d'explorer un peu la symbolique du renne, du renne blanc. Voici ce que j'ai trouvé ici (http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/18/CONTES-POUR-FAIRE-REVENIR-LE-SOLEIL-Le-renne-du-soleil)
Chaque peuple conte l'attente du soleil, de la chaleur et de la lumière à sa façon. En Sibérie, il fait si froid que tous les peuples qui y vivent rêvent de soleil, de feu et de fleurs. Ils rêvent aussi aux animaux qu'ils chassent pour se nourrir, car ils les craignent et les respectent. Et, de tous ces rêves, naissent des contes où règnent en maîtres des magiciens, les chamanes, mais aussi les bêtes du Grand Nord.
Le renne blanc est un conte traditionnel lapon de la tribu des Sâmes, éleveurs nomades de rennes qui vivent en Norvège, Suède, et Finlande. Un jeune garçon part à la recherche du soleil, de l’autre côté d’une montagne toute ronde et au-delà d'une barrière très longue et très haute car un vieillard à longue barbe blanche, monté sur un renne blanc, est venu leur apprendre l'existence du soleil. Le renne blanc le conduira et, d'un puissant coup de ses bois, décrochera un morceau du soleil... Ainsi ce magnifique renne blanc fait découvrir aux habitants du sombre pays le soleil, et avec lui les couleurs du monde.
Connais-tu ce film ?
RépondreSupprimerAslak conduit son troupeau de rennes au fil des saisons, il est souvent absent. Sa femme, Pirita, se sent seule et va consulter un devin qui lui prédit qu'à l'approche de l'hiver, elle deviendra sorcière. La peur et le désir accompagnent sa conversion. Pirita mène une double vie entre les ténèbres et la lumière, femme le jour, animal maléfique la nuit... "Le Renne blanc" est le premier film fantastique de l'histoire du cinéma finlandais. Il se déroule dans l'univers de la sorcellerie ancestrale des Lapons. L'argument est tiré de la vieille légende de la captivante créature qui se transforme en renne "couleur de lune" pour attirer à l'écart les jeunes chasseurs et les faire mourir. Un des grands classiques finlandais. Prix international du film légendaire, Cannes 1953, Golden Globe meilleur film étranger, 1957
https://youtu.be/4ybNr35NjDQ
Une autre source concernant ce film :
RépondreSupprimerLe Renne Blanc rappelle parfois d’autres magies, d’autres sorcelleries, d’autres cérémonies incantatoires, d’essence chamanique. On pense parfois au paganisme qui émane des contes japonais, et dans leur adaptation cinématographique, des Contes de La lune Vague après la pluie de Mizoguchi ou à Kwaidan de Kobayashi en passant par Princesse Mononoke et sa vieille sorcière voyante, lisant le destin dans les osselets. « Authenticité », tel est peut-être le mot qui serait le plus à même de définir l’intérêt de cette œuvre qui procure la sensation inédite de l’ailleurs, tout en incitant à la relier à d’autres légendes, d’autres mythologies. On se souviendra par exemple de la manière dont Alexandre Ptuchko s’attaquait au merveilleux naïf russe avec cette narration propre au conte. Le Renne blanc appartient plus particulièrement à la veine du bestiaire fantastique qui frappe à travers le monde les héroïnes du sceau de la dualité, en les contraignant à cacher leur lourd secret à leurs conjoints lorsqu’elles se transforment la nuit en grue blanche, en poisson, en louve ou en blanche biche. Il s’agit donc ici d’une jeune femme victime d’une malédiction, condamnée à se métamorphoser en renne blanc et en créature vampire chaque nuit et à se repaître du sang des hommes jusqu’à ce qu’elle puisse enfin trouver la libération. En guise de scène d’exposition une chanson traditionnelle sami sur des images muettes vient psalmodier le triste sort de l’héroïne dès sa naissance, avant que les personnages ne fassent véritablement leur entrée, répondant plus à des types qu’à des constructions psychologiques réalistes, illustrant ainsi la symbolique du destin. Le Renne blanc adopte la mécanique classique du conte, avec ses étapes essentielles – Rencontre, mariage, vie du couple – puis la gradation et la répétition, de la découverte du Mal avec la rencontre du chamane jusqu’aux nuits de métamorphose qui s’enchainent avant que le village ne soit inquiété.
http://www.culturopoing.com/cinema/erik-blomberg-le-renne-blanc/20110109
Merci Mala j'ai lu toutes ces notes avec intérêt, te remerciant.
RépondreSupprimerAussi, cela m'a donné envie d'explorer un peu la symbolique du renne, du renne blanc.
Voici ce que j'ai trouvé ici (http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/18/CONTES-POUR-FAIRE-REVENIR-LE-SOLEIL-Le-renne-du-soleil)
Chaque peuple conte l'attente du soleil, de la chaleur et de la lumière à sa façon. En Sibérie, il fait si froid que tous les peuples qui y vivent rêvent de soleil, de feu et de fleurs. Ils rêvent aussi aux animaux qu'ils chassent pour se nourrir, car ils les craignent et les respectent. Et, de tous ces rêves, naissent des contes où règnent en maîtres des magiciens, les chamanes, mais aussi les bêtes du Grand Nord.
Le renne blanc est un conte traditionnel lapon de la tribu des Sâmes, éleveurs nomades de rennes qui vivent en Norvège, Suède, et Finlande. Un jeune garçon part à la recherche du soleil, de l’autre côté d’une montagne toute ronde et au-delà d'une barrière très longue et très haute car un vieillard à longue barbe blanche, monté sur un renne blanc, est venu leur apprendre l'existence du soleil. Le renne blanc le conduira et, d'un puissant coup de ses bois, décrochera un morceau du soleil... Ainsi ce magnifique renne blanc fait découvrir aux habitants du sombre pays le soleil, et avec lui les couleurs du monde.