A table, l’autre jour, un réseau de guipure, Comme un filet d’argent sur un marbre jeté, De votre sein, voilant à demi la beauté, Montrait, sous sa blancheur, une blancheur plus pure.
Vous trôniez parmi nous, radieuse figure, Et le baiser du soir, d’un faible azur teinté, Comme au contour d’un fruit la fleur du velouté, Glissait sur votre épaule en mince découpure.
Mais la lampe allumée et se mêlant au jeu, Posait un baiser rose auprès du baiser bleu : Tel brille au clair de lune un feu dans de l’albâtre.
À ce charmant tableau, je me disais, rêveur, Jaloux du reflet rose et du reflet bleuâtre : » Ô trop heureux reflets, s’ils savaient leur bonheur ! «
“La rose est sans pourquoi.” ...
RépondreSupprimer... elle fleurit parce qu’elle fleurit ;
RépondreSupprimerElle n’a souci d’elle-même, ne demande pas si on la voit.
Angelus Silesius (1624-1677)
Merci Jacqueline :)
RépondreSupprimerBaiser rose, baiser bleu
A table, l’autre jour, un réseau de guipure,
Comme un filet d’argent sur un marbre jeté,
De votre sein, voilant à demi la beauté,
Montrait, sous sa blancheur, une blancheur plus pure.
Vous trôniez parmi nous, radieuse figure,
Et le baiser du soir, d’un faible azur teinté,
Comme au contour d’un fruit la fleur du velouté,
Glissait sur votre épaule en mince découpure.
Mais la lampe allumée et se mêlant au jeu,
Posait un baiser rose auprès du baiser bleu :
Tel brille au clair de lune un feu dans de l’albâtre.
À ce charmant tableau, je me disais, rêveur,
Jaloux du reflet rose et du reflet bleuâtre :
» Ô trop heureux reflets, s’ils savaient leur bonheur ! «
Théophile Gautier, Dernières poésies