Il
y a quelques temps déjà, alors que nous allions dans le village,
mes chiens ont été attaqués par un boxer fou. J’évitais de
passer par cette route, attaché au bout d’une chaîne, ce n’était
que fureur, vociférations, menaces de tuerie.
L’image
est là, nous allions tranquillement, j’étais distraite, à
regarder ailleurs, lorsque dans un angle de vision qui habituellement
reste aveugle, je l’ai vu. Il avait rompu sa chaîne et dans ce
silence s’élançait.
Le
silence fait un ralentissement, qui cède d’un coup, dans les
hurlements de la bagarre.
Je
les tenais en laisse, les trois compagnons, je ne les ai pas lâchés,
avec eux je me suis battue.
Quatre
contre un, il ne céda rien, il était décidé, à la mort !
Il
y avait cette femme, de l’autre coté de la rue, je lui criais
d’intervenir, au moins tenter quelque chose, c’était son chien !
Je
la sentais tétanisée, tout son corps hurlait sa peur et son
impuissance.
Un
attroupement, de voitures et de leurs occupants, personne pour
intervenir.
Puis,
un homme a surgi, sans bruit, avec une barre de fer recourbé, il a
neutralisé le chien fou.
Je
sais, combien, les chiens tenus enfermés, attachés, sont dangereux.
Je
sais, aussi que nombres de propriétaires, le font exprès, ils
veulent des chiens de garde, sans pitié.
Je
sais, comme nos passages, les rendent furieux, maîtres et chiens.
Un
autre jour, j’ai croisé, ce couple, eux aussi sortent leur chien,
un molosse. Lui, m’a parlé de la bagarre, dans le village tous au
courant.
Il
me dit, en conclusion, qu’il ne va jamais sans un bâton, et que je
devrais bien faire de même.
La
peur, j’en ai pris un, durant quelques ballades, et puis, je me
suis fatiguée. Le bâton pour les pérégrinations au long court,
oui, mais là, franchement, trop encombrant. Et puis… les sens en
alerte, éviter les endroits connus pour le danger potentiel, et s’en
remettre.
Viens
le petit Sam, il adore les ballades en poussette avec les chiens qui
marchent à côté. Matin et soir, quand il est là, nous allons.
Nous écoutons les musiques de la nature, les couleurs des fleurs,
c’est un doux moment. Dans les chemins il marche, pas trop loin, il
est un peu timide. Pour tout dire ça m’arrange, avec les plus
grands j’ai eu des frayeurs à les voir partir en courant, et s’ils
ne s’arrêteraient pas avant la route…
En
face, de l’autre côté de la chaussée, avance ce couple avec le
molosse. Je m’arrête, tiens les chiens plus court attendant qu’ils
nous dépassent.
Et
voici que cet homme traverse et s’approche avec son grand bâton et
son gros chien, faisant monter la pression. J’entends sa femme :
« Tu ne vas pas… », mais, elle n’a pas voix au
chapitre, il va.
Là,
je comprends, il me donne la leçon, je vais sans bâton !
Les trois compagnons
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de vos commentaires