Elle
est passée, longeant le mur, s’arrête un instant…
Il
est tôt encore, le jour est là, mais le soleil sûrement n’a pas
encore franchi le sommet de la montagne derrière la maison, et puis
c’est couvert, hier il a plu. Dans la petite cour j’arrange le
linge sur l’étendoir.
Elle est passée, longeant le mur,
s’arrête un instant… Nous voyons même en ne regardant pas
directement, percevant ce qui n’est pas visible pour les yeux…
Quelque chose en elle, passe le toit de la case, touche la
montagne, le ciel, à l’est : « Ça va sécher
aujourd’hui ! » me dit-elle, et là-voilà qui disparaît
derrière l’hibiscus.
– Les anciens savaient lire
les signes dans le ciel !
– Oui, mais c’est quoi lire
les signes dans le ciel ?
– Quelque chose en nous
sait, quelque chose que nous n’entendons plus ou presque plus, que
quand cela se remet à fonctionner, c’est vivant, tellement vivant…
– Avant ?
– Une espèce de course éperdue
d’un plaisir à une déconvenue, d’un plaisir à sans cesse
renouveler auquel on ne peut renoncer et alors la chape de béton qui
broie, qui broie, tant d’efforts pétris de peurs, efforts vains
qui se retournent contre soi.
C’est cela la déconnexion, un
chemin perdu, le chemin de la relation qui nous fait.
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