Me suis tapie dans
l’ombre, sans bruit
Un œil s’est ouvert
dans l’obscurité
Une fente en vérité
par laquelle
Je regardais.
Il était deux, enfin
ils le croyaient
Ils ne voyaient pas
au-dessus
Le grand organisateur.
Il était deux, une
femme, un homme
Ils allaient et
venaient le long du jour
Envahissant la nuit de
leurs ébats.
L’autre là-haut
tirait les ficelles
A la douceur faisait
répondre l’agacement
Au tranchant, la
tendresse
Patience et
impatience.
Ces pauvres
marionnettes n’avaient d’autres choix
Que d’aller le
mouvement imprimé
Lorsque l’une d’elle
faisait mine de se retirer
Il la propulsait à
nouveau dans le cercle de lumière.
Dans l’ombre, je vis
ce jeu cruel
Leur fatigue, leur
tristesse
Ces deux là, ne
voulaient pas se battre
Ils voulaient s’aimer.
J’ai écarté les
bords de la fente, ai passé la tête
Et très fort, j’ai
interpellé le marionnettiste :
« Qui es-tu
toi ? Que fais-tu ? De quel droit ? »
Il tourna vers moi,
quel étrange visage !
De brumes, de terres
argileuses, de trous de vase
De sables mouvant, de
lacs profonds et gris
Il tourna vers moi, ce
sans visage
Pas une seule
expression, ni hostilité, ni empathie.
Je le toisais du mien
de regard, ardent et puissant
Me laissant plonger
Dans les trous noirs
de sa face
Descente vertigineuse,
abysses sans fond
Puis… flottement,
suspension dans le vide
C’était plein
Sourire d’aise…
Plénitude.
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