lundi 27 janvier 2025

Aube

 

La douceur…
Celle qui s’oublie parfois
Plus rien qui ne fasse écho de son souvenir.
 
Et puis soudain, elle est…
C’est bien elle !
Du bout de ses doigts invisibles
Elle caresse tout ce qu’elle touche
Jusqu’au cœur de la roche.
 
Vogue mon bel amour
Où que tu ailles, j’y suis.
 
Le jour se lève
Oui, un mot pour ça
Aube. 

 


 

2 commentaires:

  1. J’ai embrassé l’aube d’été.

    Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
    du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
    se levèrent sans bruit.

    La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

    Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

    Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
    A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
    je la chassais.

    En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
    son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

    Au réveil il était midi.

    Arthur Rimbaud, Illuminations

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