Nous
parlions de la nature, de cet équilibre qui ne cesse de s'y réaliser
en tellement de beauté. Il se souvient d'un reportage qu'il a vu :
« Les chouettes quand il n'y a pas grand chose à manger, cela
a été observé, elles décident de pondre moins d’œufs !
-
Oui, mais attention, la chouette ne décide pas, elle ne se dit pas
(après avoir compté les rats sur son territoire) ah ce coup-ci je
peux pondre, disons, cinq œufs... oui cinq c'est bien !
-
il faut toujours que tu trouves à redire, je te donne un exemple qui
va dans le sens de notre discussion, et voilà !
-
ne te fâche pas, s'il te plaît, je ne cherche pas à te
contrarier, juste mettre le doigt sur quelque chose qui le plus
souvent passe inaperçu et qui est au centre de la problématique de
l'homme sur cette terre. Dans ce reportage ce que tu as vu c'est
l'intelligence du monde, celle de notre corps aussi, de tous les
corps, et si la chouette est en adéquation avec les conditions c'est
qu'en elle rien ne se sépare pour dire ce qu'il faudrait faire.
Comprends-tu ? En elle, aucune volonté de maîtriser ceci ou
cela, c'est la maîtrise qui Est. L'intelligence du monde
résulte de l’interconnexion de toutes les informations en
circulation aussi la réponse est toujours juste et immédiate. Jamais ton
corps dit à ton esprit quoi faire, mais nos esprits dans cet état de
déconnexion qui les affecte ne cessent de dire quoi, comment, et
encore pourquoi il te faudrait faire ceci ou cela. Ça fait beaucoup
de voix, tant et si bien que l'action n'est plus possible. Quand tu te lèves d'un seul mouvement, tranquille dans ce que tu fais, il y a
de grandes chances qu'alors tu sois dans ce mouvement du vivant. Et
tu remarqueras combien dans nos sociétés cela est empêché, et en
te penchant c'est en toi que tu découvres la cause.
Tu
peux mettre à la poubelle ce discours que je viens de te faire, et
juste regarder... cette chouette, son vol silencieux, son regard, son
cri dans la nuit, tout en elle parle vrai.