Naïvement,
donc sans réfléchir, je me suis toujours demandée pourquoi ceux
qui croient en dieu, croient aussi au diable, tiraillés de l’un à
l’autre.
Voir
cette représentation dualiste apparaître en concomitance avec la
position du penseur qui se prend pour une entité séparée. Si je me
sépare c'est bien pour m’asseoir sur le siège le plus haut, c'est
donc que les autres ne le méritent pas (les frères, hommes, animaux,
végétaux, le ventre de la terre). Il me faut alors justifier de cet acte par une lutte sans merci, le diable entre en scène.
Par
ces temps où la peur grandit, les prédications vraiment tordues
vont bon train. Des histoires glauques qui mettent en scène des
guerres entre le saint et le damné, entre le bon et le mauvais. Le
fondement de toutes nos guerres fratricides, la mauvaise foi.
L'humanité
va-t-elle sombrer dans cette forme de paranoïa aiguë, où le
sentiment d’insécurité est omniprésent, où la vie même est
ennemie ?