C'est
Jung, qui aura parlé d'individuation, processus de conscientisation
en cours, sûrement, pas en un mais en chacun.
C'est
bien la chose la plus difficile, puisqu'elle est encore confondue
avec la consécration du penseur qui se prend pour une entité
isolée, cette confusion menant aux réactions, aux exploitations,
aux pollutions, aux philosophies individualistes. Ce n'est pas
nouveau, ce travail de sape est inscrit dans les textes dits sacrés
où promesse est faite d'une place au paradis, de retrouver un jour
tous ceux qu'on aura aimés, etc.
C'est
étonnant cette croyance en JE SUIS en tant que prolongement de ma
personne, vitam aeternam. Et pourtant il y a expérience de ce
sentiment plus puissant que tous les autres sentiments, d'être du
monde, d'être ici et là-bas, d'être amour traversé et traversant,
ce n'est pas une expérience qui concerne la raison qui ne peut
qu'opposer être et ne pas être (aucun bavardage). Oui la conscience
d'être est aussi conscience de non-être. Impossible à
expliquer, cela se vit en des profondeurs où la paradoxe du vivant
s'éclaire de l'intérieur, connaissance vive comme l'eau vive, qui
reste de l'intériorité et disparaît aussitôt que séparation se
fait.
La
terre en ce glissement nuit et jour, est parcourue par une ola
universelle, de feux d'artifices, de laser, de foules, de musiques,
d'explosions, un galop se propageant d'un point à l'autre en tant de
bruits dans une exaltation émotionnelle presque totalement
inconsciente.
Voilà
bien encore une confusion en esprit, que de croire que l'émotion
unit les hommes. Instant d'euphorie collective, l'illusion groupale
atteint son paroxysme dans la foule, dans ces événements orchestrés
à grand coup pour la planète, fuite d'énergie, de conscience donc,
au profit de ce système de la décadence humaine.
En conscience accrue, il n'y aucune explosion émotionnelle, tellement vivant...