La
Polynésie française
En
l’espace de trente ans, la France a effectué plus de cent
quatre-vingt-dix essais nucléaires – aériens puis souterrains –
sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, omettant soigneusement
d’informer les populations des risques encourus. Aujourd’hui, ce
sont la vie et la santé de 150 000 habitants de la région
Pacifique qui sont ainsi menacées : on ne compte plus les cas de
cancer de la thyroïde ou du poumon – en témoignent Kua et
Teariki, un jeune couple dont les familles respectives ont été
décimées par la maladie. Outre ces risques avérés pour la santé
des habitants, l’archipel lui-même, dont le sous-sol est désormais
truffé de tonnes de plutonium, a été fragilisé par les
explosions : les failles qui le traversent pourraient provoquer
des effondrements dramatiques, entrainant des raz de marée
meurtriers et une pollution du milieu océanique.
https://youtu.be/Fqcq0VNQabI
RépondreSupprimerOui, les peuples ! ensemble les peuples !!!
SupprimerLe niveau réel de la radioactivité à laquelle la population polynésienne a été exposée lors des essais nucléaires entre 1966 et 1996 a été sous-évalué, selon une enquête du média d'investigation en ligne Disclose, publiée mardi.
RépondreSupprimerPendant deux ans, Disclose a analysé 2.000 pages de documents militaires déclassifié en 2013 par le ministère de la Défense en partenariat avec le collectif anglais de modélisation 3D Interprt et le programme de recherche Science and security global de l'Université de Princeton aux Etats-Unis, explique-t-il.
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L'enquête "a pu réévaluer la dose reçue à la thyroïde par les habitants des (îles) Gambier, de Tureia et de Tahiti au cours des six essais nucléaires considérés comme les plus contaminants de l'histoire du Centre d'expérimentation du Pacifique. Résultat: nos estimations sont entre 2 et 10 supérieures à celles réalisées par le Commissariat à l'énergie atomique en 2006", selon Disclose.
Pour expliquer la différence entre ses calculs et ceux du CEA, Disclose met en avant des interprétations différentes des données.
Par exemple, pour l'essai nucléaire aérien effectué en 1966 à Mururoa, baptisé Aldébaran, les scientifiques du CEA "considèrent que la population locale ne buvait que de l'eau de rivière mais pas d'eau de pluie". Or, de nombreux habitants de cet archipel buvaient de l'eau de pluie, selon l'enquête du média d'investigation.
Pour le seul essai Centaure, tiré en juillet 1974, "d'après nos calculs, fondés sur une réévaluation scientifique de la contamination en Polynésie française, environ 110.000 personnes ont été exposées à la radioactivité, soit la quasi-totalité de la population des archipels à l'époque", souligne l'enquête.
"Nous avons exploité les données recueillies par le Service mixte de sécurité radiologique (SMSR) à l'époque du tir (en 1974, NDLR). Les mêmes qui ont servi au CEA pour ses réévaluations de doses publiées dans une étude de 2006, la référence en la matière. Mais d'après notre expertise, les estimations du CEA concernant les dépôts au sol ont été sous-estimées de plus de 40%".
Cette étude du CEA est la référence du Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) pour étudier les dossiers des victimes des essais nucléaires.
Jusqu'à aujourd'hui, le nombre de civils polynésiens - c'est-à-dire hors militaires et prestataires d'entreprises - ayant touché des indemnités s'élève à 63 personnes, selon le média d'investigation.
Auteur(s): Par AFP - Paris
https://www.francesoir.fr/actualites-france/polynesie-le-niveau-reel-de-la-radioactivite-lors-des-essais-nucleaires-sous