Il
ne voulait pas la laisser partir, il voulait l'accompagner un bout,
porter un peu ce chemin si long, si loin. D'abord ce fut pour la côte
qui mène à Corbigny, il la décrivit en des qualificatifs si rudes
qu'elle accepta de monter dans la voiture. Puis la pluie qui
commençait à fariner, mais elle n'a pas cédé, à la sortie de la
ville elle l'a quitté.
Marc
s'en retourne tout triste, il aurait tant aimé lui apporter
soulagement, elle est si fragile ! Enfin, c'est ce qu'il se disait
tout à l'heure la regardant dans le rétroviseur s'éloigner sous la
pluie, toute petite sous son grand sac, mais maintenant qu'il
redescend la côte de Corbigny … une force le quitte, une force
s'éloigne.
La pluie ? Bien à l’abri sous la cape, elle pique-nique dans un petit coin de nature. La route en direction de Prémery est très fréquentée, le passage des camions est éprouvant mais elle a le moral.
Une
prairie à l’écart de la départementale, la voici à la recherche
d’un coin sans bosse, elle garde de celles d’hier un mauvais
souvenir. Le repas vite expédié, elle glisse dans le duvet.
Des
bosses, pour finir il y en a plus qu’hier et maintenant elle a
froid. Tout à l’heure les douleurs et les échauffements la
tenaient éveillée, cela commence par les pieds et finalement une
chaleur intense sort de tout le corps.
La
route est proche, l’homme peut surgir à tout moment, violent,
comme ça pour rien, pour le plaisir. S’endormir une oreille au
camion, et soudain au cœur de la nuit profonde un chant d'oiseau.
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