mardi 4 août 2015

Présence et résonance (7)

Il ne voulait pas la laisser partir, il voulait l'accompagner un bout, porter un peu ce chemin si long, si loin. D'abord ce fut pour la côte qui mène à Corbigny, il la décrivit en des qualificatifs si rudes qu'elle accepta de monter dans la voiture. Puis la pluie qui commençait à fariner, mais elle n'a pas cédé, à la sortie de la ville elle l'a quitté.
Marc s'en retourne tout triste, il aurait tant aimé lui apporter soulagement, elle est si fragile ! Enfin, c'est ce qu'il se disait tout à l'heure la regardant dans le rétroviseur s'éloigner sous la pluie, toute petite sous son grand sac, mais maintenant qu'il redescend la côte de Corbigny … une force le quitte, une force s'éloigne.

La pluie ? Bien à l’abri sous la cape, elle pique-nique dans un petit coin de nature. La route en direction de Prémery est très fréquentée, le passage des camions est éprouvant mais elle a le moral.
Une prairie à l’écart de la départementale, la voici à la recherche d’un coin sans bosse, elle garde de celles d’hier un mauvais souvenir. Le repas vite expédié, elle glisse dans le duvet.
Des bosses, pour finir il y en a plus qu’hier et maintenant elle a froid. Tout à l’heure les douleurs et les échauffements la tenaient éveillée, cela commence par les pieds et finalement une chaleur intense sort de tout le corps.
La route est proche, l’homme peut surgir à tout moment, violent, comme ça pour rien, pour le plaisir. S’endormir une oreille au camion, et soudain au cœur de la nuit profonde un chant d'oiseau.

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