J'ai
toujours porté ça
Cette
chose presque impossible à mettre en mots
Sauf
à remettre sans cesse l'ouvrage sur le métier
Cette
chose que sans cesse, il y a quelqu'un pour te dire :
Ce
n'est pas ça, ce n'est pas possible, tu rêves, tu délires
Dans
quel monde vis-tu ?
C'est encore la version édulcorée
Parce
qu'en vérité ce que je porte-là
Presque
impossible à mettre en mots
Qu'il
me faut remettre chaque jour l'ouvrage sur le métier
Déclenche
une opposition farouche, des émotions très fortes
Qu'on
a envie de m'insulter, de me cracher à la figure, de m'écraser
Comme
on écrase ces pauvres insectes sans envergure.
Avant,
j'étais terrifiée par ce déferlement que je sentais venir
Avant,
je me cachais, je me taisais, comme on dissimule une tare
Un
enfant mal formé, hideux pas beau du tout
Maintenant,
j'essaie sans m'énerver et je me fâche toujours moins
De
dire, de mettre en mots
Chaque
jour remettre l'ouvrage sur le métier
Ça
me donne envie de gueuler, mais ça, ils n'auraient pas supporté
Alors
j'ai appris à moduler, non pas à éteindre
A
étouffer, à domestiquer, NON
A
souffler dans la colonne d'une flûte qui est mienne
Invisible
aux yeux aveugles
J'ai
appris à force de refus, de renvois, de portes qui claquent
D'abandons,
de laissés pour compte !
Merci !!!!
Merci
à vous !
Grâce
à vous, j'ai appris
A
reprendre ce travail chaque jour
Sans
jamais en désespérer
Sans
rien en attendre
Le
faire comme on marche sur le chemin, inconnu
Comme
je marche sur le chemin, inconnu
Liberté
totale !
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