samedi 21 octobre 2017

Ouvrière des mots

J'ai toujours porté ça
Cette chose presque impossible à mettre en mots
Sauf à remettre sans cesse l'ouvrage sur le métier
Cette chose que sans cesse, il y a quelqu'un pour te dire :
Ce n'est pas ça, ce n'est pas possible, tu rêves, tu délires
Dans quel monde vis-tu ?


C'est encore la version édulcorée
Parce qu'en vérité ce que je porte-là
Presque impossible à mettre en mots
Qu'il me faut remettre chaque jour l'ouvrage sur le métier
Déclenche une opposition farouche, des émotions très fortes
Qu'on a envie de m'insulter, de me cracher à la figure, de m'écraser
Comme on écrase ces pauvres insectes sans envergure.


Avant, j'étais terrifiée par ce déferlement que je sentais venir
Avant, je me cachais, je me taisais, comme on dissimule une tare
Un enfant mal formé, hideux pas beau du tout
Maintenant, j'essaie sans m'énerver et je me fâche toujours moins
De dire, de mettre en mots
Chaque jour remettre l'ouvrage sur le métier


Ça me donne envie de gueuler, mais ça, ils n'auraient pas supporté
Alors j'ai appris à moduler, non pas à éteindre
A étouffer, à domestiquer, NON
A souffler dans la colonne d'une flûte qui est mienne
Invisible aux yeux aveugles
J'ai appris à force de refus, de renvois, de portes qui claquent
D'abandons, de laissés pour compte !


Merci !!!!
Merci à vous !
Grâce à vous, j'ai appris
A reprendre ce travail chaque jour
Sans jamais en désespérer
Sans rien en attendre
Le faire comme on marche sur le chemin, inconnu
Comme je marche sur le chemin, inconnu
Liberté totale !




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