Celui-là
me dit qu'il avait planté un noyau d'avocat, un avocat bien gros,
bien goûteux. Le noyau germa, donna une tige, et l'arbre
grandissait. Cinq ans plus tard, l'arbre avait bien profité mais ne
donnait toujours pas de fruit.
L'homme
entendit dire qu'il fallait parler aux plantes, alors me
raconte-t-il : « J'ai été dans la cour, j'ai fait
attention que personne ne me voit et j'ai parlé à mon avocatier, je
lui ai dit que si l'année prochaine il ne me donnait toujours pas de
fruit, je le couperais ».
L'année
suivante l'avocatier lui donna quelques fruits, petits, sans goût.
Alors l'homme s'adressa à l'arbre dans les
mêmes termes. L'avocatier lui donna un seul fruit à peine plus
gros, et toujours aussi peu goûteux. L'affaire en est là quand il
me parle, une dernière fois il a menacé l'arbre, et c'est, me
dit-il, la dernière fois !
Grand
dieu ! Que n'as-tu compris mon frère, que parler aux plantes,
c'est comme parler aux enfants, les menaces ne produisent pas de bons effets, loin de là !
Tout au contraire ! Tout à l'envers !
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