Sur
le chemin, le chemin rouge qui longe la montagne et découvre la côte
lointaine, l’océan, le ciel… sur le chemin, trois cadavres,
jeunes tangues que le chien a chassé.
Il
ne les mangera pas, et n’en aurait tué qu’un seul s’il avait
eu besoin de se nourrir.
Pareil
pour le chat qui joue longuement, sans pitié, avec la musaraigne, le margouillat,
et délaisse la pauvre victime pour le bol de croquettes.
Domestiqués
puis abandonnés, j’ai voulu ces chiens, ces chats, les sauver
qu’ils échappent à la corde, à la cage, au coup de fusil, à la
cruauté de l’incohérence humaine. Ils sont ma famille maintenant,
pleine est ma responsabilité vis à vis d'eux.
« Responsable
et non coupable », cette attitude intérieure prend ici tout son
sens…
Nous
n’irons plus en la montagne avant que l’hiver n’ait fait
hiberner ces animaux sauvages.
La
domestication, la notre et celle de notre milieu, nous coupe toujours
plus du mouvement naturel de la vie sur cette terre. C'est
asservissement !
Chiens
et chats que j’ai accueilli finiront leur existence entre sens et
non-sens, comme mon corps le fait.
Juste
laisser ce mouvement prendre fin en soi… et s'ouvrir au-delà...
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