mercredi 13 juin 2018

Naître quelque part...

J'ai marché sur la corde raide avec toi
Toi mon troisième enfant
L'abandonné !

Tu es prêt à tout, question de survie
En moi c'est trouvé remué un vieux rêve caressé.

Et puis cette sensibilité !
Qui fait l'éponge et cette attente
Du beau, du vrai, élevé, éthéré
Attente de ce qui est derrière le voile
Ce voile qui parfois se fait...

Oui comme dans le sous-sol, le tapis épais
Séparation pour cet endroit obscur
Les patates sous l'escalier, en tas, qu'elles n'aillent pas germer
Elles le feraient pour sûr ! Mais le plus tard possible
Quand la fin de l'hiver sera venu, et qu'il ne resterait que quelques ramollies
Sous l'escalier...
Et puis contre le mur le tonneau de cidre
Qu'on m'envoyait tirer
Et ma peur, si grande !

Sous l'escalier, il y avait foule qui s'agitait, qui marmonnait
De mauvais plans, je le savais, de mauvais plans contre moi
Je les entendais, je les sentais...
Oui, il fallait vite, vite remonter la bouteille pleine
Vite, vite franchir les dernières marches
Celles où ils m'attendaient pour m'attraper, me tirer
Dans leur monde obscur....

Enfin la cuisine, ils étaient tous à table
Les parents et la fratrie
Et le poste dans le placard ...
Oui, ce n'était pas encore ça !
Mais c'était là où j'étais née. 



                                                 Jean David  SABAN

4 commentaires:

  1. Réponses
    1. Bonjour Florence... je vois seulement ce matin ton commentaire...
      Merci pour cette lecture si sensible.

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  2. C'est très facile de venir te lire tu es en lien pour le blog du mois chez Dany (carnet spirales).. J'aime beaucoup tes mots , je m'y retrouve souvent .. Belle soirée Miche ..

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    1. Je l'ai aussi en lien, et je sais combien Dany est précieux...
      Merci à toi, Chère Florence.
      Que ce jour soit beau pour toi !

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