mardi 6 août 2019

De l’accaparement

Je me souviens quand tu es mort
Ta sœur qui t'a fait enterrer à l'église
Alors que tu exécrais cette pantomime de la religion.

Action de récupération de celui qui n'est plus
Acte d'effacer ce que l'autre était
Oublier ce qui en lui dérangeait.

Voilà bien quelque chose que je ne supporte pas
Comme je ne supporte pas cette main mise sur les tous petits
Sans aucun respect ni pour leur corps, ni pour leur esprit
Et c'est au nom de l'amour : oh comme je t'aime !
Comme je ne supporte pas l'accaparement des terres
Par les uns, par les autres, propriétés privées !

Il y a autour et c'est dedans chaque être vivant et la terre est vivante
Une enveloppe, un halo, une énergie particulière
Qu'alors je sens au plus profond violée
Tuer l'autre est le viol le plus absolu
Et ceux qui s'approprient ce qu'on appelle la mémoire, le souvenir
De "nos chers disparus", congratulations
Et autres manifestations émotionnelles égocentriques
En cette occasion les tuent une deuxième fois !

C'est dans mon corps que je sens cela, et c'est bien ma bouche
Qui le dit.




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