Où
cela commence, où cela finit ?
Il
n'y a pas de place pour cette question
Que
le penseur et sa pensée linéaire
Ne
cesse de poser, lui qui jalonne un chemin
Où
jamais il ne s'aventure.
Trop
de risque pour le penseur
De
Voir qu'il n'est pas cette entité séparée
Voir sa ligne de conduite
Rejointe
par des milliards de lignes
Rayonnement
…
Sans
commencement, ni fin.
C'est
donc que ce penseur ne cherche pas
Réellement
réponse à sa question
Mais
alors ce n'est pas une question
Juste un prétexte
à produire des explications
Les
explications le justifiant
Lui,
dans son illusoire existence.
Que se passe-t-il véritablement quand le penseur est la pensée, de même que l’« observateur » est la chose observée ? Que se passe-t-il ? Dans un tel état il n’y a pas de séparation, pas de division, et par conséquent pas de conflit ; et plus n’est besoin de contrôler ni de mouler la pensée. Que se passe-t-il alors ? La pensée continue-t-elle à vagabonder ? Avant, il y avait un contrôle de la pensée, une concentration, il y avait un conflit entre le « penseur » se proposant de contrôler la pensée, et la pensée errant dans tous les sens. C’est là, ce qui se passe tout le temps pour nous tous. Et puis, tout à coup, il y a une subite illumination par laquelle on aperçoit que le « penseur » est la pensée - c’est une réalisation, ce n’est pas une affirmation verbale, c’est un mouvement réel.
RépondreSupprimerQue se passe-t-il alors ? Y a-t-il encore cette pensée qui vagabonde ? Quand l’« observateur » se prend pour autre chose que sa pensée, alors il se propose de la censurer ; il peut alors dire : « Ceci est une pensée juste ou une pensée injuste », ou « la pensée vagabonde, il me faut la contrôler » . Mais quand le penseur réalise qu’il est lui-même la pensée, y a-t-il encore vagabondage ? Regardez en vous-mêmes, messieurs, n’acceptez pas ce qui est dit mais voyez par vous-mêmes. Il y a conflit quand il y a résistance ; la résistance est engendrée par le penseur, se figurant qu’il est autre chose que la pensée ; mais quand il se rend compte, quand il voit qu’il est lui-même la pensée, il n’y a plus de résistance - et il ne s’ensuit pas que la pensée vagabonde dans tous les sens suivant sa fantaisie, bien au contraire.
Alors toute cette notion du contrôle et de la concentration subit un immense changement ; l’esprit devient toute attention, quelque chose d’entièrement différent.
J. Krishnamurti -
Le vol de l’aigle -
Méditation, chapitre 3, Londres, 23 mars 1969 (p. 62-63)
http://www.krishnamurti-france.org/La-resistance-est-engendree-par-le-penseur-se