Je
ne sais pas ce qu'est pour vous l'éveil
Vous
en parlez d'une façon qui donne à penser
Que
c'est un état supérieur qu'il nous faudrait atteindre
Afin
d'échapper au vivant qui est naissance et mort
Donc
c'est un mouvement de fuite.
Vous
parlez beaucoup de ces êtres supérieurs
Qui
n'auraient plus d'ego
Aussi
vous condamnez l'ego
Mais
qu'est-ce que l'ego ?
C'est
pas bien !
Ah,
« c'est pas bien »
Voici
donc un bouc émissaire
Comme
les grands de ce monde ne s'accordent
Que
pour taper de concert sur un troisième
Sans
ce troisième ils se foutraient sur la gueule.
Arrêtons-nous
un instant sur ce tableau
Scène
ô combien intime
Cela
se passe dans la tête
Divisée
ainsi, pour mieux régner
Et
qui règne alors, si ce n'est l'ego ?
Maintenant
je regarde ce mot « éveil »
Ne
s'agit-il pas tout simplement
D'un
contact direct avec les choses
Au
point que les choses ne sont pas autres
Et
qu'alors tout ce qui se fait « touche ».
Où ça ?
Mais ici, même
Là où cela est né, et où cela meurt.
RépondreSupprimerQue se passe-t-il quand le penseur s’aperçoit qu’il est la pensée ?
Que se passe-t-il véritablement quand le penseur est la pensée, de même que l’« observateur » est la chose observée ? Que se passe-t-il ? Dans un tel état il n’y a pas de séparation, pas de division, et par conséquent pas de conflit ; et plus n’est besoin de contrôler ni de mouler la pensée. Que se passe-t-il alors ? La pensée continue-t-elle à vagabonder ? Avant, il y avait un contrôle de la pensée, une concentration, il y avait un conflit entre le « penseur » se proposant de contrôler la pensée, et la pensée errant dans tous les sens. C’est là, ce qui se passe tout le temps pour nous tous. Et puis, tout à coup, il y a une subite illumination par laquelle on aperçoit que le « penseur » est la pensée - c’est une réalisation, ce n’est pas une affirmation verbale, c’est un mouvement réel.
Que se passe-t-il alors ? Y a-t-il encore cette pensée qui vagabonde ? Quand l’« observateur » se prend pour autre chose que sa pensée, alors il se propose de la censurer ; il peut alors dire : « Ceci est une pensée juste ou une pensée injuste », ou « la pensée vagabonde, il me faut la contrôler » . Mais quand le penseur réalise qu’il est lui-même la pensée, y a-t-il encore vagabondage ? Regardez en vous-mêmes, messieurs, n’acceptez pas ce qui est dit mais voyez par vous-mêmes. Il y a conflit quand il y a résistance ; la résistance est engendrée par le penseur, se figurant qu’il est autre chose que la pensée ; mais quand il se rend compte, quand il voit qu’il est lui-même la pensée, il n’y a plus de résistance - et il ne s’ensuit pas que la pensée vagabonde dans tous les sens suivant sa fantaisie, bien au contraire.
Alors toute cette notion du contrôle et de la concentration subit un immense changement ; l’esprit devient toute attention, quelque chose d’entièrement différent.
J. Krishnamurti -
Le vol de l’aigle -
https://www.krishnamurti-france.org/La-resistance-est-engendree-par-le-penseur-se
Magnifique !!!
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