Un
train file au pas cadencé, au travers de grandes baies vitrées des
montagnes aux pics enneigés, des vallées verdoyantes et fleuries.
Plongeon
au-dessus de ce train, le toit gris et plat s'allonge, vibration des
rails, badadoum, badamoum, le rythme balancé l'anime tout entier. Un
signal strident, le train pénètre un tunnel, sur le toit un enfant,
un petit garçon, il rit aux éclats. Le souffle du déplacement
s'éloigne, le train disparaît emportant l'écoulement du temps.
Un arbre grand, solitaire et puissant.
De loin, très loin, un chant. Plus près, reconnaître le croassement des crapauds. Il a plu, beaucoup !
De loin, très loin, un chant. Plus près, reconnaître le croassement des crapauds. Il a plu, beaucoup !
Ouvrir
les yeux, être dans la maison, se lever. Aller jusqu'à la porte de
derrière, celle qui s'ouvre sur la cour clôturée de tôles. Bien
pousser la porte jusqu'au moment où le contact avec le carrelage
la bloque, que les courants d'air n'aillent pas la faire claquer. La
cour n'est plus enfermée, plus de tôle, un jardin vibrant de
couleurs qui traverse, qui part loin là-bas. Rentrer dans la maison.
Un
silence si profond, un silence que rien ne vient troubler, un silence
dense. Rester-là, dans cette écoute. Et voici que le silence s'égoutte,
l'image figée s'anime du dedans, se déforme, d'autres formes, des
flux, pixels, un entonnoir, du plus large au plus serré, glisser,
trou noir.
https://youtu.be/5KeJ2QeGKh8
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