samedi 17 juillet 2021

Le jardin d'Eden

 

Un train file au pas cadencé, au travers de grandes baies vitrées des montagnes aux pics enneigés, des vallées verdoyantes et fleuries.
Plongeon au-dessus de ce train, le toit gris et plat s'allonge, vibration des rails, badadoum, badamoum, le rythme balancé l'anime tout entier. Un signal strident, le train pénètre un tunnel, sur le toit un enfant, un petit garçon, il rit aux éclats. Le souffle du déplacement s'éloigne, le train disparaît emportant l'écoulement du temps.

Un arbre grand, solitaire et puissant. 

De loin, très loin, un chant. Plus près, reconnaître le croassement des crapauds. Il a plu, beaucoup !
Ouvrir les yeux, être dans la maison, se lever. Aller jusqu'à la porte de derrière, celle qui s'ouvre sur la cour clôturée de tôles. Bien pousser la porte jusqu'au moment où le contact avec le carrelage la bloque, que les courants d'air n'aillent pas la faire claquer. La cour n'est plus enfermée, plus de tôle, un jardin vibrant de couleurs qui traverse, qui part loin là-bas. Rentrer dans la maison.

Un silence si profond, un silence que rien ne vient troubler, un silence dense. Rester-là, dans cette écoute. Et voici que le silence s'égoutte, l'image figée s'anime du dedans, se déforme, d'autres formes, des flux, pixels, un entonnoir, du plus large au plus serré, glisser, trou noir.





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