Il disait d'un air très sérieux, convaincu
Il voulait convaincre, il disait :
« Chaque matin un nouveau jour enrichi de celui de la veille »
Tout le monde sera d'accord avec ça
Pas moi !
Ce n'est pas ça le nouveau.
Le nouveau rompt avec tous les hiers
Quant à ce qui serait enrichi de l'expérience passée
Tout s'use dans cette répétition, rien de nouveau.
Camus et le mythe de Sisyphe
RépondreSupprimer"Tout au bout de ce long effort mesuré par l'espace sans ciel et le temps sans profondeur, le but est atteint. Sisyphe regarde alors la pierre dévaler en quelques instants vers ce monde inférieur d'où il faudra la remonter vers les sommets. Il redescend dans la plaine.
C'est pendant ce retour, cette pause, que Sisyphe m'intéresse. Un visage qui peine si près des pierres est déjà pierre lui-même. Je vois cet homme redescendre d'un pas lourd mais égal vers le tourment dont il ne connaîtra pas la fin. Cette heure qui est comme une respiration et qui revient aussi sûrement que son malheur, cette heure est celle de la conscience. A chacun de ces instants, où il quitte les sommets et s'enfonce peu à peu vers les tanières des dieux, il est supérieur à son destin. Il est plus fort que son rocher.
Si ce mythe est tragique, c'est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l'espoir de réussir le soutenait ? L'ouvrier d'aujourd'hui travaille, tous les jours de sa vie, aux mêmes tâches et ce destin n'est pas moins absurde. Mais il n'est tragique qu'aux rares moments où il devient conscient. Sisyphe, prolétaire des dieux, impuissant et révolté, connaît toute l'étendue de sa misérable condition : c'est à elle qu'il pense pendant sa descente. "
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De toi :
RépondreSupprimer"– Que faire ? Comme faire pour libérer le "toujours nouveau" ?"
http://chou-genou-caillou.blogspot.com/2017/12/toujours-nouveau-mais-ca.html