vendredi 6 août 2021

Des cyclones (4)... Victor

 

« Jamais, tu ne seras libre, si ce n'est à la hauteur de ce que tu auras gagné pour grimper les barreaux de l'échelle, l'homme ne changera jamais. Comme il est c'est juste. Il te faut avant tout apprendre à te battre, être le plus fort, toujours le plus fort, le faible ne mérite que mépris !

Toi qui aime la nature, regarde donc comment cela se passe ! C'est la loi du plus fort, du plus intelligent, du plus volontaire, du mieux préparé ! Nous sommes des animaux, avec des compétences intellectuelles qui font de nous, l'espèce la plus puissante qui n'ait jamais régné sur terre. Sans cesse, il nous faut fourbir nos armes, toutes nos armes, et faire aller droit ce qui veut aller de travers. Nous n'avons d'autre choix que celui de gagner ou mourir ! »


Ce discours, Victor l'a si souvent entendu dans la bouche de son oncle, il avait alors de la peine, quelque chose en lui gémissait, mais il ne savait que dire, ce que l'Homme disait semblait une évidence. « C'est bien ainsi que les choses se passent », se disait-il. Il se disait, encore qu'il fallait qu'il se guérisse de cette chose en lui qui disait que « Non, ce n'est pas ainsi. » Alors il partait en guerre contre lui, sa trop grande sensibilité, que l'oncle appelait sensiblerie, rêvasserie.

Mais là, il sait ce qu'au fond il a toujours su, cette voix en lui parle juste, et elle parle un tout autre langage.


Une exigence contre une autre exigence ?

Non, il est cela, il est cette voix, elle ne s'oppose à rien, elle parle d'un autre niveau où l'échange se fait avec le monde.

C'est un vertige qui le prend, c'est si vaste. Il voudrait réfléchir à ce qu'il pourrait dire concernant la nature qui n'obéit pas à la loi du plus fort, mais il ne peut pas, pas encore...



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