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dimanche 20 novembre 2022

Des cyclones (25)... Victor

 
Les confidences de Manuella

Je t'ai cherché dans ce monde tourné vers une extériorité qui n'existe pas, qui ne cesse de mentir pour affirmer qu'elle est.
Je ne savais pas que cette quête était utile, ce chemin était celui de Voir, l'étendue des dégâts.
J'ai désespéré à l'idée de ne jamais te rencontrer, dans le souvenir d'une errance entre les deux mondes. Quelle est longue l'errance !
Je ne savais pas qu'elle était utile, à forger une détermination sans faille, une intention si profonde que rien ne saurait la détourner.
J'ai douté, alors que tu étais là, tout près, si près, je ne te voyais pas, je te piétinais, irrespect était mon nom.
J'ai pleuré, des nuits entières, te repoussant, faiblesse était mon nom.
J'ai crié, pleine de colère, dévalé des montagnes le glaive au poing, tranchant des têtes qui roulaient, roulaient, la pente. Aveuglement était mon nom.
J'ai marché, marché, taillant les broussailles, m'enfonçant dans de profondes forêts, j'ai navigué sur des océans sans terre.
Et un matin...
 
Une vague m'avait déposée là, sur une plage, si belle, s'ouvrant sur un pays vierge.
Je voyais pour la première fois, j'entendais pour la première fois, je goûtais pour la première fois, je respirais enfin.
 
Tu t'es avancé, transparent de lumière, j'étais là.



mercredi 16 novembre 2022

lundi 14 novembre 2022

Des cyclones (23)... Victor

 

Les confidences de Manuella

Nous avons marché, et c’est vrai que tu faisais cette chose remarquable de revenir sur tes propres pas.
Nous avons marché, et le paysage ne cessait jamais de changer, il en est ainsi dès que l’on se met en chemin.
 
De la fenêtre de la prison de mon mental, je voyais toutes ces beautés défiler… doux ami en cette présence patiente, souche dans le sous bois où chacun venait se nourrir, guerrier surgissant sur le chemin et la flèche qui traversait, le gardien de la porte tellement silencieux, la forteresse dans le désert qu’aucune tempête ne pouvait soumettre, gorille au regard vide dans la profondeur de la forêt humide, feuille au vent gémissant,… et tant d’autres en ces nuances que je ne pouvais voir, seulement sentir !
 
Et puis, ce que je ne voyais pas… l’illusion de la succession, car tu es tout cela en même temps.
Puits sans fond qui m’habite, dans lequel je vois enfin…



Philippines



mercredi 30 mars 2022

Des cyclones (22)... Victor

 

Mais... les 'mais' de Manuella.

« Le silence t'attend », disait Victor.

Quand il est entré dans cette pièce, Victor y a trouvé un sacré bazar, il voulait bien entrer là, mais ne pouvait y rester en ces conditions, voudrait-elle non pas ranger, mais vider cette pièce ?

Il semblait que oui, mais cela lui appartenait à elle.

Bien sûr, il aiderait autant que faire ce peu, c'est donc qu'il avait à cela quelques intérêts. Victor a toujours un intérêt là où l'ordre du monde peut entrer en grand, ou au moins plus que cela ne se fait.

C'est la condition pour que mariage soit, ce mariage tant attendu puisqu'il participe de  la naissance d'une nouvelle espèce.

Victor pense donc à un mariage



Merci



mardi 29 mars 2022

Des cyclones (21)... Victor

 
De glissement en silence 
Parce que Victor devenait toujours plus silencieux
Manuella apprenait à sentir sous la pierre.

La sensation, dans ce travail, n'a pas laissé le choix
Confiance sans limite
Ne pas pouvoir se séparer
Ne pas pouvoir le conflit
Accord ou sombrer.
 
Aimer.
 
Alors voir
L'être dans sa transparence
Ce sourire d'ange
Vibrer à la caresse si intime
Dans le vent, dans le ciel, dans l'arbre
Dans ce rayon de soleil.
 
Bruissement du vivant
En chaque cellule .



Amalia Rachel 


samedi 29 janvier 2022

Des cyclones (20)... Victor

 

- Pourquoi en aimer un, pourquoi aimer celui-ci ?

- Parce que c'est celui en qui j'aime le monde entier.

C'est ce que Manuella répond à cette fille au teint pâle qui prétend l'avoir connue et ne plus la reconnaître.

Les hommes dans toutes les histoires qu'ils se racontent depuis la nuit des temps, opposent l'amour à la guerre. La raison commandant la séparation des esprits par les croyances, les appartenances, les loyautés, et l'amour ne commandant rien !

« Ne rien te vouloir, c'est tout donner » Victor avait murmuré ces mots un jour, plus il parlait de choses profondes, plus sa voix se faisait murmure...

- C'est affreusement romantique, reprend la fille.

- Non, ce n'est pas romantique du tout, tu dis n'importe quoi. C'est un feu qui brûle sans fumée, sans laisser de résidu.

- Ouahhhh, c'est la passion !

- Voilà que tu comprends ! s'exclame Manuella dans un éclat de rire.


Plus jamais, elle ne revit cette fille qui sans le savoir lui avait rendu un sacré service. Manuella a compris que ce qu'elle vit dans cette relation si particulière elle n'a pas besoin de le défendre, c'est au-delà de tout jugement, au-delà de ce qui est signifiable, la seule trace est ce qui change en elle.

Ce qui change ? Vider, vider la cave et le grenier, marcher toujours plus léger. Seul l'esprit libre des savoirs, des certitudes, est un état d'apprendre.




lundi 24 janvier 2022

Des cyclones (19)... Victor

 

Apprendre...

La rigueur inhérente au vivant dont le langage humain s'est éloigné par tant d’imprécisions, de confusions... Victor utilise chaque mot avec la précision d'un chirurgien qui tient entre ses mains la vie de son patient. Manuella le regarde faire, elle le voit agir au cœur même du vivant, au-delà des personnes, au-delà, de lui, d'elle, mais c'est bien en elle la joie de toutes ces connexions.

Apprendre à le connaître lui ? Insaisissable ! Alors qu'elle le cherche le voilà qui est là, tout près, si près... Le connaître lui ? Manuella rencontre en elle, ses résistances, ses contradictions, ses idéaux, son conditionnement, son attachement au mensonge.

- Le mensonge, dis, parle-moi du mensonge que je le vois parfaitement bien ! 

- Le mensonge c'est de chercher à comprendre pour ne pas avoir à vivre.

Comme un culbuto Manuella oscille sur sa base, se perd en quelques contradictions, disant une chose et immédiatement son contraire, et la voilà qui se tait. Elle écoute...


Le vent dans les branches des filaos aux long cheveux, les vagues qui se cassent sur la barrière de corail, ces enfants qui jouent à se poursuivre dans l'eau, doucement elle descend plus profond... le son d'une flûte dessine des volutes, musique tout est musique en ce chant si beau...




Le vent dans les branches des filaos aux long cheveux
Les vagues qui se cassent sur la barrière de corail
Ces enfants qui jouent à se poursuivre dans l'eau
Doucement elle descend plus profond... 
Le son d'une flûte dessine des volutes
Musique, tout est musique, en ce chant si beau...



vendredi 17 décembre 2021

Des cyclones (17)... Victor


« Tu es comme un métronome tu rappelles sans cesse la juste mesure entre ce qui est raisonnablement possible et tous les possibles. On pourrait aussi dire que tu es le gardien de la porte ou que tu veilles sur un bébé qu'il n'aille pas avaler de trop gros morceaux et s'étouffer. »

Victor riait, il aime à être vu et Voir ne peut être que juste. Mais les interprétations il le renifle à des centaines de kilomètres, il n'aime pas. Ainsi Manuella apprenait le sens véritable d'aimer : Voir.

Lui même à cheval entre ce qui est raisonnablement possible et tous les possibles, il n'attend rien de vous, rien ne lui manque, mais il est toujours prêt au partage de Voir, enfin... quand il ne l'est pas "prêt", il s'absente, il disparaît au fond de son antre, derrière un mur de silence. Alors Manuella apprend le sens de l'écoute qui est taire ce qui se dit en soi.



Un jour qu'elle se sentait comme une toupie aspirée dans un tourbillon Manuella lui dit :

- Modération et intensité ça ne se peut pas !

- Crois-tu? Alors c'est que tu ne parles ni de l'une, ni de l'autre. Peut être ne connais-tu ni l'une, ni l'autre ?

Elle entra en une colère, partit très fâchée, resta fâchée au moins trois jours jusqu'au moment de voir qu'elle mettait en scène ce qu'il disait, l'explosion des émotions qui bouffe l'énergie. Voir ?

Quelque chose dans la nuit avait aidé, elle l'entendait lui parler en des mots autres, des mots du corps parlant à son corps, directement, une caresse qui redressait, qui la mettait debout, lui montrait le chemin en elle. Elle trouva une source et s'y baigna comme au premier jour, comme au premier instant d'un nouveau souffle.

Elle se réveilla juste avant l'aube, elle se leva et sortit dans la cour. Elle sentit le basculement entre les deux mondes, celui de la nuit, celui du jour se faire, une brise fraîche chargée des parfums du jasmin et des daturas. Là elle a compris : « Je regarde l'ombre », dans son cerveau, dans toutes ses cellules un éclair. L'instant d'après elle ne se souvenait plus de ce qu'elle comprenait en tellement d'évidence, mais c'était là, et cela se suffisait à lui-même, et cela partageait au-delà d'elle. 




jeudi 9 décembre 2021

Des cyclones (15)... Victor

 

Il se mit à la chercher, il fallait qu'il la revoit, vérifier quelque chose...

Elle est nouvelle dans le lycée il ne l'a jamais vue avant, elle portait une robe légère qui avait virevolté sur ses jambes, déplaçant l'air dans un parfum qui lui était à la fois familier et inconnu. Un soir il l'aperçut près de la grille, alors qu'il s'approchait elle se hâta et disparut dans la rue piétonne. Il ne la chercha plus.


Plus tard, plus loin, c'est elle qui vint encore vers lui : 

-  Il s'est passé une drôle de chose l'autre jour...

- Oui, je sais »

Arfff, voilà qu'elle est à nouveau agacée par ce qu'elle prend pour un excès d'assurance.

« Je ne suis sûr de rien, ma vérité n'est que de l'instant. »

Elle le regarde encore, il a l'air si inoffensif et en même temps quelque chose en lui qui … sait, oui cela sait en lui. Elle se sent mise à nu comme jamais ce n'est arrivé, elle sait l'importance de ce qui se passe là, cela est-il agréable ou désagréable ? Une douce vibration l'enveloppe, une caresse, elle aime. Elle lui dit.

Va-t-il se fâcher, va-t-il la rejeter, lui dire que Non ce n'est pas ça ? Ce serait terrible parce qu'aimer est la seule chose qui l'intéresse, elle qui depuis toujours voit que cela n'est pas amour partout en tout, enfin pour ce qui est des relations humaines parce que lorsqu'elle marche dans la nature cet amour elle le sent, dans une conversation si intime avec le brin d'herbe, la pétale qui s'offre au soleil, les verts de la montagne et le bleu de l'océan. Il y a peu pour la première fois, elle a vu au cap de la Houssaye une baleine et son baleineau, elle a senti l'amour qui unissait ces deux-là aux profondeurs des eaux, à la migration, au ciel dans le saut, à la lumière dans chaque goutte suspendue le long de la ligne d'horizon. Et le chant de la baleine ce n'est pas ses oreilles qui ont entendu, c'est son ventre, de l'intérieur, la mère parlant à son petit. Les gens étaient nombreux à s'être arrêtés pour profiter du spectacle, les appareils photos, les portables, tous affairés à mémoriser l'événement (j'y étais!), elle avait vu encore que malgré tout ce tapage médiatique des esprits, chacun d'eux étaient touchés d'une manière véritable, que cela s'éclairait en eux. Mais en cet instant d'avoir dit qu'elle aime, elle attendait fébrilement sa réponse sans plus oser le regarder.

« Ne t'inquiète pas, l'amitié se construit, il faut du temps. Sais-tu quelle est la plus belle parure de l'amitié ? La patience. »

Ah ça, de la patience elle en a à revendre, elle a cette curieuse impression d'être en patience depuis des millénaires pour que cela soit, la patience en elle est une fleur qui s'ouvre le matin et se ferme le soir tranquille au moment du grand plongeon dans la nuit, que repos soit.

Construire, elle apprendrait !






vendredi 3 décembre 2021

Des cyclones (14)... Victor


Il était assis sous le flamboyant rouge de sa floraison en ce mois de décembre, captivé et attentif à l'ombre, il la sentit s'approcher.

Elle se tint là un moment silencieuse, peut être qu'elle pensait qu'il ne la voyait pas, mais il la voyait, peut être attendait-elle qu'il lui manifeste quelques intérêts pour lui parler, mais rien en lui ne bougeait.


Le temps suspend son vol... cela arrive, pas si souvent dans la vie courante, Victor est coutumier de ces glissements en conscience et celle-là a glissé avec lui dans la faille. Il la regarde, lui sourit, mais déjà elle n'est plus là avec lui. Elle parle, semble s’égosiller, il ne comprend pas ce qu'elle dit, les mots dans la tête de Victor s'entrechoquent sans cohérence, elle a peur. N'a-t-elle pas vu ?

« Que regardes-tu ainsi ? Dis que regardes-tu ? ». Il va lui répondre : «Je te regarde. » mais l'instinct qui le guide depuis ces années d'exploration solitaire étouffe la parole dans sa bouche, il bredouille maintenant avant de saisir au vol la pensée de ce qu'il faisait là au moment où elle arriva : « Je regarde l'ombre ». Comme elle veut encore parler à ce curieux garçon, elle dit que oui, l'arbre offre un ombrage rafraîchissant alors qu'il fait si chaud !

Elle n'a rien saisi croyant avoir compris, elle cherchera bientôt à comprendre s'il lui dit qu'il ne s'agit pas de cela. Victor sent une grande fatigue l'envahir, il ne veut pas perdre son énergie en des discussions stériles, il se tait sans oublier de sourire. Cela fait parti de son protocole, ne pas se laisser perturber dans sa vision des choses, toujours avec gentillesse, ne pas blesser, ne pas déranger autour de lui, le moins possible, juste ce qui est indispensable à ce travail en lui.

Manuella le regarde maintenant avec un air grave, presque un air de reproche, elle soutient son regard, plonge le sien en lui : « Non, ce n'est pas ça ! Tu ne profitais pas de la fraîcheur, je me trompe. » Et tournant les talons, elle s'éloigne rapidement. 



Mada

mardi 30 novembre 2021

Des cyclones (13)... Victor

 

Le temps passait, Victor ne se préoccupait pas de cela, il se consacrait tout entier à un entraînement qu'il construisait selon un protocole qu'il était le seul à connaître. Qui faisait ça en lui ? Il observait ce processus aussi, au-dessus de la scène témoin de tous ces personnages en lui. Il apprenait à les reconnaître, à leur lancer des défis. Rigueur, concentration, jusqu'à percevoir les grains de poussière pris dans un rai de lumière dans leur propre volonté d'exister, et voir que c'est cette volonté qui les liait tous ensemble et au-delà.

Chaque geste, chaque mot, il s'appliquait à ce qu'ils soient dans cette cohérence de la concentration de sa propre volonté.

Au lycée on le prenait pour un doux rêveur, il faut dire que souvent tout semblait se figer en lui, les yeux n'accrochant rien qui fut visible pour les autres, un sourire lui fendant le visage. Il appliquait sa méthode aux études ce qui lui permettait d'obtenir de bons résultats, alors on le laissait tranquille.