Il
n'a jamais aimé, voilà, ce qu'il comprend, seulement la peur de ne
pas être aimé, de ne pas mériter, de ne pas être à la hauteur de
leurs espérances qui devenaient chaque jour un peu plus les siennes.
« Je
n'ai jamais aimé » se répète t-il, sans être vraiment
certain que ce soit lui qui aime en cet instant. Il se sent traversé
par cet amour, le premier bénéficiaire de cet état d'ouverture au
monde. La lumière est si belle, la lumière vibre tous les corps,
l'arbre est un corps, la montagne, il voit le chien là-bas,
silencieux, tellement silencieux, tout vibre dans la vacuité du
ciel. Il tombe à genoux, il pleure, sans sanglots, sans peine, sans
souffrance, il pleure et sourit en même temps.
Une
paix si vaste, une paix incommensurable, dans laquelle tout est joie.
« Que
vas-tu faire de tout cet amour, Victor ? »
Non
ce n'est pas une mise en scène, l'oncle est là, il a suivi le jeune
homme dans sa retraite, il a vu sur son visage la béatitude, le
sourire aux anges, et puis les larmes de la réconciliation.
Il
guette maintenant la réaction...
Merci
« Que vas-tu faire de tout cet amour, Victor ? »
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