jeudi 12 mai 2022

L'éternel ami

 
Son cœur est doux
Dans le silence il parle aux oiseaux
Il parle aux oreilles des chevaux
Aux âmes qui ont oublié.

Sa patience est infinie, et pourtant
Toutes les questions, une seule, toujours la même.

Auprès de lui, on en vient toujours à se plaindre
De la vie, du monde, de sa peau de misère.
 
C’est au centre de son centre que le guerrier agit
Allant jusqu’au bout de sa lassitude, il se donne à lui-même
Et, soudain, il se dresse et dit : « Non ! ».

Alors quelque chose du mensonge du monde se meure
Dans le tranchant en lui, en toi
Occasion unique, de laisser finir ce qui déjà n’est plus
De toucher en soi les limites, de lâcher l’espoir cause de désespoir
De voir la peur blottie dans ses propres entrailles.

Et si le cœur s’ouvre encore dans cette souffrance d’être
Sans s’alourdir au flot de ses propres larmes, c’est le ciel qui respire
Toutes les feuilles lavées à grandes eaux murmurent doucement
Dans les bleus, dans les gris de cette fin de journée
Plus qu’un seul souffle.




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