jeudi 28 mars 2024

Marcher vers soi


Quand je t’ai connu, tu tissais, aussi tu filais la laine. Tu marchais d’un pas paisible, et je te voyais dans le bois près de la petite rivière humer le parfum des mousses.
Moi, je te parlais nuit et jour… il n’y avait plus que ça.

Tu sentais bon la terre, et j’aimais le son de ta voix, la douceur de ton regard, j’aimais tout en toi, je voulais être ton amie.
Tu me disais : l’amitié se construit, il faut prendre le temps de la laisser grandir. Tu m'énumérais les parures de cette grande dame, la patience, la rigueur, la gentillesse...
Tu me disais le long chemin qui mène de là-bas à ici, je ne comprenais pas.

Tu murmurais des rencontres remarquables, je touchais cela en toi, je glissais sur le dos de tes mots.
Je me souvenais.... une marche qui ne devait jamais finir, nomades nous étions, cueillant les baies, les herbes, trouvant abri sous la voûte étoilée, et cela se suffisait.
Ces paysages, que j’avais toujours portés en regrets, je les voyais et j’avais une peur panique qu’ils disparaissent à nouveau.

Tu me parlais de cette demande intérieure quand elle se fait si grande, que cela se produit, tout naturellement.
Alors, j’allais rassurée, cela avait toujours été en moi…



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