samedi 23 mars 2024

Masque mortuaire


Ils sont-là accrochés, secoués
Ils sont-là à pleurer au-dessus d'une dépouille
Mais !
Il n'y a plus rien dans cette chose inanimée
Enfin... la putréfaction
Opère déjà le retour à la matière première
Mais !
Il n'y a plus rien du Vivant qui habitait ce corps.

Alors, je vous le demande que faites-vous là ?

 

Andrea Mantegna

2 commentaires:

  1. Chaque jour, vivre et mourir à la fois – car c’est en mourant qu’on est au contact de la vie.
    Entrer en contact avec la mort, mourir sans discussion, savez-vous ce que cela veut dire ?

    Car la mort, lorsqu’elle vient, n’argumente pas avec vous.
    Pour lui faire face, vous devez, chaque jour, mourir à toute chose : à votre angoisse, à votre solitude, aux relations auxquelles vous vous accrochez ; vous devez mourir à vos pensées, mourir à vos habitudes, mourir à votre femme afin de la regarder avec des yeux neufs ; vous devez mourir à la société afin de pouvoir, en tant qu’être humain, être neuf, frais, jeune, et capable de la regarder avec ces yeux-là.
    Mais vous ne pourrez pas affronter la mort si vous ne mourez chaque jour.
    Ce n’est que lorsqu’on meurt que naît l’amour.
    L’esprit qui a peur est dénué d’amour – il a des habitudes, il a de la sollicitude, il peut se forcer à être bon et superficiellement attentionné.
    Mais la peur engendre la souffrance, et la souffrance, c’est le temps sous forme de pensée.
    Donc, mettre fin à la souffrance, c’est entrer en contact avec la mort de votre vivant – en mourant à votre nom, à votre maison, à vos biens, à votre cause, de sorte que vous débordiez de fraîcheur, de jeunesse, de lucidité, et que vous puissiez voir les choses telles qu’elles sont, sans la moindre distorsion.
    C’est ce qui va se passer à l’heure de votre mort.
    Mais notre mort aux choses physiques est limitée.

    Nous admettons, en toute logique et en toute raison, que l’organisme cesse un jour de vivre. C’est pourquoi nous nous inventons une vie, tissée de tout notre vécu – tissée de nos angoisses quotidiennes, de notre insensibilité quotidienne, de nos problèmes toujours plus nombreux, de toutes ces stupidités de la vie ; cette vie que nous voudrions perpétuer, nous l’appelons « l’âme » – qui est, selon nous, ce qu’il y a de plus sacré, qui participe du divin, alors qu’elle fait toujours partie de votre pensée et n’a donc rien à voir avec la divinité.
    Telle est votre vie !

    Il faut donc, chaque jour, vivre et mourir à la fois – car c’est en mourant qu’on est au contact de la vie.

    Le livre de la méditation et de la vie.

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