Elle
me disait que l'empathie cela peut être dangereux, elle me disait
trop d'empathie, c'est pas bon ! « Apprenons, apprenons
aux enfants à se protéger de cette émotion qui parfois déferle
comme un raz de marée ».
C'est qu'elle a vu cela,
disait-elle, l'empathie tout emporter sur son passage, la mère
vendre sa maison, partir, quitter, marcher sur le chemin, comme une
miséreuse, comme une moins que rien, et ça, ça !!!! Oh elle
aura dit : « Je suis fière de toi ! » Mais...
en vérité aucune fierté, la honte même, et surtout la trouille,
oui la trouille que cela soit contagieux ! Te rends-tu compte,
tout laisser, tout quitter ! Comme ça pour rien, juste marcher,
marcher vers, dans l'inconnu !
Je
lui disais que non, ce n'est pas ça, que l'empathie ce n'est pas une
émotion, qu'au contraire, cela ouvre un champ qui transcende la
dualité où s'opposent le bon et le mauvais, toujours question de
trinité, du trois, qui à la fois élève et approfondit !
Parce qu'enfin ! Cette impasse, ce labyrinthe où cela tourne en
rond, en conformisme, en répétitions, en mensonges, cela suffit
non ?
Non,
c'est NON, elle va continuer, éduquer, raisonner, élaborer des
techniques, des stratégies, enfin tout ce qu'il faut, pour colmater
les brèches, édifier des monuments (aux morts toujours les
édifices!), et permettre à ses enfants d'être les meilleurs,
gravir les marches, s'installer sur les plus hauts échelons, amen !
Je
comprends, je comprends combien, pour elle, je n'ai pas été à la
hauteur, et je comprends encore que cela est juste et ne saurait
être autrement, chez eux ce n'est pas le lien profond qui les fait
ensemble, mais le lien social de la conformité qui rejette tout ce
qui n'est pas conforme.
Alléluia, me voici bien engagée
maintenant !
Reuven Rubin
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