L-attente
dans ces couloirs
Où
tout le monde attend
Et
passe d'un pas précipité
Le
personnel soignant
Les
portent s'ouvrent et se ferment
J'attends
encore
Et
j'attends encore...
-
Je n'ai pas de retour, je vais devoir passer de l'eau durant 10 mn
pour être sûr que ça passe.
-
Ohh, 10 mn de plus, vraiment je n'ai pas de chance aujourd'hui. J'ai
quitté la maison à 8h30 avec le taxi, nous avons eu un
embouteillage à St Paul alors que ce sont les vacances scolaires.
Nous sommes arrivés à 10h15, passage au secrétariat pour le prise
en charge pour le taxi, dire que je suis arrivée pour mon
rendez-vous à 10h30 avec le docteur, puis chimio à 12h et ensuite
la radiothérapie.
Je
file par les couloirs... 11h45 j'attends encore...
-
Docteur ! Je l'interpelle alors qu'il appelle un autre patient.
Je suis Madame G. j'avais rendez-vous à 10h30 et dans un quart
d'heure j'ai la chimio !
-
Ah Madame G. entrez ! Vous ne vous êtes pas signalée au
secrétariat, il me montre son écran.
-
Ah si docteur ! Je l'ai fait !
Vite,
vite expédiée la visite, il regarde les résultats d'analyses et
valide la séance de chimio. Être partis si tôt, avoir tant attendu
pour cela ! Vite, vite au fond du couloir la chimio,
l'infirmière que je rencontre là, ne comprend que j'ai pu passer la
salle d'attente, sans la voir ! Cataracte ! Je n'y vois
plus guère et je me sens si perdue avec tous ces couloirs !
Il
est midi -5, je ne suis pas en retard. Une autre infirmière prend
mon carton, ressort du bureau un peu plus tard pour me dire que dès
qu'un boxe avec toilettes se libère je serai prise en charge.
12H30 , 13h j'attends encore. Et le taxi qui reviens à 15h ...
Comme
une vague qui enfle, le calme me quitte d'un coup, énervée envie de
gueuler et même tiens ! Partir ! Comme une vague, une
grande colère !
Non,
bien sûr que non, je ne raconte pas tout ça au gentil infirmier qui
a pris le relais de sa collègue, (ici le personnel tourne, dans une
séance prévue pour 2h30 vous voyez sans cesse de nouveaux visages,
et autant de façons d'être de la plus douce, de la plus
respectueuse, à celle qui agressive se cache à peine). Mais il m'a
demandée : « Comment ça va ? » Juste le temps
de le prévenir que depuis quelques temps la grande fatigue me donne
beaucoup à pleurer et voilà que la vague vient s'échouer sur cette
plage, en fait ce boxe exigu, sans fenêtre, un rideau l'isolant du
couloir, je pleure ! Assisse au bord de ce lit... il vient
s’asseoir à côté de moi, comme juste à côté, je le rassure ce
n'est pas grave, ça va passer et déjà ça passe.
Merci
Victor, comme Victor Hugo.
Ensemble
nous faisons les comptes, j'aurai fini pour 16h. Je préviens le
taxi.
Elle
est venue me mettre une poche d'hydratation, après la poche de
chimio, elle me fait la leçon des sonnettes et moi je maille encore
avec les habitudes de l'autre clinique au Port, que j'ai du encore
m'éloigner que là-bas il y a un service de chirurgie, de chimio,
mais pas de radiothérapie. Comme un instinct, le temps se fait long,
je lui demande : « Combien de temps encore ? »
Deux heures.
Je
vérifie l'heure sur mon portable, il est 15h !
J'en
suis-là quand Victor apparaît « Vite, branchez-moi, et après
je vous poserai une question ». Il regarde la fiche de liaison,
il part et revient. « Posez moi, votre question, je vais vous
expliquer. »
Hé
ben voilà ! La cerise sur le gâteau, une des poches
d'hydratation devait passer en même temps que la chimio, elle n'a
pas été connectée ! Une heure de plus !
Je
suis sortie à 17n30, retour à la maison à 19h.
Tout à sa juste place, oui, en toutes circonstances !
RépondreSupprimerFulgurance !
Merci Mala, tu parles juste !
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