samedi 18 mai 2024

Jour J (1)


L-attente dans ces couloirs
Où tout le monde attend
Et passe d'un pas précipité
Le personnel soignant
Les portent s'ouvrent et se ferment
J'attends encore
Et j'attends encore...

- Je n'ai pas de retour, je vais devoir passer de l'eau durant 10 mn pour être sûr que ça passe.
- Ohh, 10 mn de plus, vraiment je n'ai pas de chance aujourd'hui. J'ai quitté la maison à 8h30 avec le taxi, nous avons eu un embouteillage à St Paul alors que ce sont les vacances scolaires. Nous sommes arrivés à 10h15, passage au secrétariat pour le prise en charge pour le taxi, dire que je suis arrivée pour mon rendez-vous à 10h30 avec le docteur, puis chimio à 12h et ensuite la radiothérapie.

Je file par les couloirs... 11h45 j'attends encore...
- Docteur ! Je l'interpelle alors qu'il appelle un autre patient. Je suis Madame G. j'avais rendez-vous à 10h30 et dans un quart d'heure j'ai la chimio !
- Ah Madame G. entrez ! Vous ne vous êtes pas signalée au secrétariat, il me montre son écran.
- Ah si docteur ! Je l'ai fait !
Vite, vite expédiée la visite, il regarde les résultats d'analyses et valide la séance de chimio. Être partis si tôt, avoir tant attendu pour cela ! Vite, vite au fond du couloir la chimio, l'infirmière que je rencontre là, ne comprend que j'ai pu passer la salle d'attente, sans la voir ! Cataracte ! Je n'y vois plus guère et je me sens si perdue avec tous ces couloirs !
Il est midi -5, je ne suis pas en retard. Une autre infirmière prend mon carton, ressort du bureau un peu plus tard pour me dire que dès qu'un boxe avec toilettes se libère je serai prise en charge. 12H30 , 13h j'attends encore. Et le taxi qui reviens à 15h ...
Comme une vague qui enfle, le calme me quitte d'un coup, énervée envie de gueuler et même tiens ! Partir ! Comme une vague, une grande colère !

Non, bien sûr que non, je ne raconte pas tout ça au gentil infirmier qui a pris le relais de sa collègue, (ici le personnel tourne, dans une séance prévue pour 2h30 vous voyez sans cesse de nouveaux visages, et autant de façons d'être de la plus douce, de la plus respectueuse, à celle qui agressive se cache à peine). Mais il m'a demandée : « Comment ça va ? » Juste le temps de le prévenir que depuis quelques temps la grande fatigue me donne beaucoup à pleurer et voilà que la vague vient s'échouer sur cette plage, en fait ce boxe exigu, sans fenêtre, un rideau l'isolant du couloir, je pleure ! Assisse au bord de ce lit... il vient s’asseoir à côté de moi, comme juste à côté, je le rassure ce n'est pas grave, ça va passer et déjà ça passe.
Merci Victor, comme Victor Hugo.
Ensemble nous faisons les comptes, j'aurai fini pour 16h. Je préviens le taxi.

Elle est venue me mettre une poche d'hydratation, après la poche de chimio, elle me fait la leçon des sonnettes et moi je maille encore avec les habitudes de l'autre clinique au Port, que j'ai du encore m'éloigner que là-bas il y a un service de chirurgie, de chimio, mais pas de radiothérapie. Comme un instinct, le temps se fait long, je lui demande : « Combien de temps encore ? » Deux heures.
Je vérifie l'heure sur mon portable, il est 15h !
J'en suis-là quand Victor apparaît « Vite, branchez-moi, et après je vous poserai une question ». Il regarde la fiche de liaison, il part et revient. « Posez moi, votre question, je vais vous expliquer. »
Hé ben voilà ! La cerise sur le gâteau, une des poches d'hydratation devait passer en même temps que la chimio, elle n'a pas été connectée ! Une heure de plus !

Je suis sortie à 17n30, retour à la maison à 19h.






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