mardi 7 janvier 2025

Le papillon dans la maison

Que je vous raconte…
Je venais faire le ménage dans la chambre, lorsque je remarque une grosse chenille qui grimpe sur la vitre derrière le rideau.
Je la dérange un peu, manœuvrant la fenêtre, puis je la surveille tout en faisant mon lit. Je me dis aussi que les états d’âme changent vite de couleur, il y a quelques minutes j’étais dans les gris de la séparation, et me voici dans les rosés de l’espoir.
Une chenille ! Un papillon ! Peut être même pouvoir être témoin de ça, ici même en la chambre où le corps s’endort tous les soirs.

Elle a disparu, le temps d’écrire les mots ci-dessus. Je l’ai cherchée, ne pas la blesser si elle se trouve en quelques encoignures. J’ai retrouvé ainsi des margouillats et de petits crapauds écrasés par inadvertance. Et puis je veux savoir où en si peu, elle a pu aller.
Peine perdue, il faut se rendre à l’évidence, elle reste introuvable.
Je me dis que c’est à cause de ces mots, ces mots de trop que l’on s’est empressée d’écrire. "Deux pies, bonheur, une pie malheur !" Non, cela est prêté aux mots un pouvoir qu’ils n’ont pas !
Juste voir le mystère de cette apparition et de cette disparition, mystère puisqu’on ne sait pas.
    
Et puis voir, dans le silence, que cette chenille n’a disparu qu’aux yeux aveugles. Elle est là quelque part, à poursuivre son propre cheminement, en un lieu plus propice que cette chambre.
Juste que là, où elle est, je n’y suis pas.
 
Ah, j’ai retrouvé la chenille, elle se tortillait sur le carrelage du salon. Je l’ai doucement attrapée pour la porter ailleurs.
Mais où ?  Je suis ignorante, de ses besoins.
Dans l’ombrière, au milieu des plantes, je l’ai déposée. Dans le trouble de l'errance, elle pointe un dard qui doit se vouloir menaçant.
(Sourire…), tu me fais un peu peur, mais te voilà libre d'aller à ta convenance.

La voici qui s’enfonce dans le sol… et de découvrir que certaines chenilles font leur cocon dans le giron de la terre.
 
 
Photo perso
 

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