jeudi 3 avril 2025

En tête, tu allais...


Dans la marmite ? Nos rancœurs, nos regrets, notre arrogance 
Notre quête de perfection, ce qui juge, ce qui dit que…
Et quand tout ça est tellement concentré, cristallisé, bloqué
Une explosion, et alors l’amour qui se déverse à flots
La parole est amour.

Mais il faut pouvoir porter ce regard clair, haut et fort
En toutes circonstances, sans trembler, sans défaillir
La compassion, tellement grande et envahissante
Et la confiance, et l’abandon de toutes comparaisons.
 
Sais-tu ce que je vois là ?
La magie opère toujours
Parfois elle ne produit pas ce que nous attendons
Et pourtant qui nous est utile.

Cette nuit, j’ai eu une vision, très belle, de lumière, de joie
Tu étais là, et plein de gens avec toi
Ton rire clair comme cristal de roche
J’étais là aussi…
 
Hé, l’ami, qu’est-ce qu’on sait de ce temps ?
Où l’on ne baisse plus la tête
Qui dit ça ? Qui dit la tête levée, et la tête baissée ?
Rire, est-ce que je t’ai dit que c’était toi dans ta peau de pensée ?

Toi, et un groupe de personnes, une vingtaine peut être
Surtout des femmes et des enfants, quelques hommes seulement
Il y avait quelque chose de difficile à vivre, quelque chose de douloureux
Mais qui n’offrait pas de choix.

Quelque chose qui te concernait, et tous le savaient
Mais tous pourtant étaient joyeux, détendus, paisibles
Je ne faisais pas partie de ce groupe de proches
Mais, je m’accordais à ce mouvement, sans qu’il soit mien, témoin.

On me parlait sans animosité, de la juste façon, celle qui remplit d’aise
Vue telle que je suis, et tous étaient beaux
Je faisais des choses différentes, et cela ne gênait personne
Je n’étais pas du tout ton pôle d’intérêt
D’ailleurs tu allais en tête, et moi en queue de ce cortège
Qui fut ainsi formé pour aller où tu devais aller, toi
Tous t’accompagnaient, tous dans la joie paisible et toi aussi.



 Sebastião Salgado
 
 
 

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