Azefa j’avais oublié, mais mes pas ont bien été jusqu’à la fontaine pour une promesse faite à Rotraud.
Vient de me doubler la danseuse Brésilienne, une liane souple et puissante qui avance d’un pas léger.
L’orage, qui a fait des ravages cette nuit, ne nous quitte pas, l’atmosphère reste étouffant, au loin des grondements, un ciel chargé d’électricité, j’ai beau hâter le pas, il me rattrape peu avant d’arriver à Aruera. Un homme, puis une femme, m’ont enjoint de me mettre à l’abri. Me voici dans une grange, alors que dehors éclairs, tonnerre et pluie s’abattent sur toute chose. Mais le toit est percé de partout, je navigue d’un endroit à un autre sans jamais vraiment être au sec. Le vent s’engouffre de toute part, et maintenant j’ai froid, je décide de reprendre le chemin.
Santo
Domingo de la Calzada m’accueille sous une courte éclaircie, mais la
pluie reprend avant que je n'ai trouvé un lieu pour dormir. C’est
compliqué, plus de place dans les albergues ! Pauvres pelegrinos qui
arrivent trempés où vont t-ils dormir ?
Mais
chez les Franciscaines, une petite sœur s’affaire afin de trouver une
solution pour chacun. Pour moi, la cocina. J’ai mis un temps fou à
comprendre, me voici, seule, enfin seule dans un local réduit avec un
évier et… Oui une cuisine bien sûr !
Ah, je remercie, c’est si étrange, comme si elle avait compris, senti ce besoin profond ...
Je ne retrouve ici aucun de ceux que je connais, me voici orpheline. Quelle ambivalence !
Albert
me manque, je pars à sa recherche. Marcher au hasard, dans cette
atmosphère humide, la cathédrale, et puis l’église tout près du refugio
des Franciscaines.
Elle avance dans l’allée centrale, un concert
vient de prendre fin, et là parmi les quelques personnes qui quittent
encore l’endroit, Markus, face à elle. Quelques pas et les voici tout
près, ils se touchent du bout des doigts.
Mystère de la vie qui fait
s’échanger, en de si curieux instants, une telle intensité, hors du
temps, du monde, dans une joie sans limite.
Au refuge, Albert est apparu, je faisais cuire la soupe, il voulait que je l’accompagne au restaurant « Non, merci, ami, une autre fois... »
Santo Domingo, chez toi
J'ai trouvé la paix
Et la quiétude
Les petites sœurs sont si douces
Et comme il fait bon
D'être à l'abri
Quand le temps se fait misère
Santo Domingo, chez toi
Je me suis sentie "moi"
Sans âge, sans histoire
Toute neuve.
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