Ils ont ronflé plus que de raison. Ce matin deux pèlerins ont failli se battre à cause de ça.
La
violence de la scène me renvoie à la mienne et la voyant là en moi, et
le fait que l’on ne choisisse pas de ronfler ou pas, tout cela s’apaise.
Pas pour longtemps !
Je
n'y crois pas ! quelqu’un m’a piqué mon bâton !! Pas besoin de parler
espagnol pour me faire comprendre sur ce coup là. Mais rien n’y fait
toutes les recherches restent vaines.
Ah,
je suis dans une colère terrible, et je me lamente très, très fort, je
refuse encore d’admettre que je viens de perdre "mon compagnon", cette
promesse que je lui avais faite...
On m’en donne un autre, mais il est trop grand, trop gros, trop lourd !
"N’attache pas ton cœur à ce qui se passe…" Mais, rien n'y fait, je suis d’une humeur exécrable.
A un arrêt le hollandais très sympa m’a demandé : « Est-ce que vous êtes contente avec le nouveau bâton ? »
Ces
mots, la sollicitude silencieuse de ce non moins silencieux compagnon
de camino, viennent en finir avec mon refus. "Allez va, je serai
contente avec toi !"
Il fait très chaud, en ce pays de Castille, mais pour rien au monde je ne manquerai le rendez-vous avec Markus à Fromista pour ce dernier soir.

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